Vendredi, après une grosse journée, Myriam et moi décidâmes de nous louer un bon film. J'avais depuis quelque jour en tête L'Avventura de Michelangelo Antonioni, 1960. J'ai déjà vu l'un de ses films nommé Blow Up qui est excellent soit dit en passant. Je me suis endormie dessus vendredi.. oui, je sais : Shame on me ! Mais j'étais fatiguée bon, et il faut dire qu'il dure 2h15 ! Je l'ai donc écouté une seconde fois.
L'histoire met en scène un couple où la femme, Anna est malheureuse. En fait elle ne l'aime plus et disparait après avoir tenté de lui dire qu'elle préférait être seule. Son amie Claudia se rapproche de son mari Sandro qui lui fait des avances et désire se marier avec elle, mais Claudia pense à Anna... et est consciente que malgré ce qu'elle ressent pour lui, ce n'est pas réellement réciproque.
L'Avventura dresse un portrait adroit des relations homme-femme où la haine côtoie la séduction. Tous les êtres présents dans le film semble ne pas prêter attention à l'absence d'amour sincère entre les couples. Tout le monde vit sans questionnement, sauf Claudia qui est déstabilisée par le manque de sincérité et par le manque de respect.
La froideur du noir et blanc concorde remarquablement bien avec l'univers filmique. Plusieurs scènes, pour ne pas dire l'entièreté, sont tournées en extérieur devant des paysages magnifiques. Le chaleur du soleil manque, seul le vent et la tempête l'emporte. Malgré la beauté des paysages, il semble que la vision désillusionnée de Claudia l'emporte.
J'ai été charmé par la façon dont on met en scène les déplacements par rapport au cadrage. Les personnages entrent et sortent des plans, créant ainsi une temporalité du hors champs auquel nous n'avons pas accès. On assiste donc partiellement à ce qui se passe vraiment dans l'action, de la même manière qu'on ignore comment Anna a pu disparaître et où elle est réellement. Cette idée s'applique à bien des aspects du film, dont l'idée des relations malsaines remplies de mensonges et vide de compassion.
Le plus horrible est sans conteste le montage sonore. Pas dans ce qu'il véhicule, mais plutôt dans sa piètre qualité et sa confection étrange. J'ai tout de suite remarqué les baisers muets et les bruitages de la nature souvent élevés ou peut-être est-ce nous trop habitué à notre cinéma d'aujourd'hui ? Il s'agit clairement d'une autre époque.
Ce film est d'abord et avant tout un portrait, une critique et cela en fait son charme. Un peu long, je dois l'admettre. Aujourd'hui, un plan où on voit un hélicoptère atterrir serait beaucoup plus court que dans ceux de l'Avventura. Je me dis que c'est peut-être parce que les débuts du cinéma était plus impressionnant par leur faculté de représenter la réalité tel un miroir. Aujourd'hui, plus c'est chargé, mieux c'est. Les montages lents et longs ont moins de succès en salle que les films d'action au rythme effréné.
C'est dure de coter un classique, mais il s'agit bel et bien d'un classique à voir pour tous les cinéphiles.
Je donne 8/10 à cette assiette généreuse de pâtes fraîches.
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