samedi, janvier 29, 2011

Antichrist

Il est 12h28, tout le monde en classe se lève et se dirige vers la sortie : certains le font rapidement, d'autres plus lentement. Moi, je comprend pas ce qui se passe : On est vendredi ? Je suis vraiment perdu. Anyway, Marc me dit qu'il compte aller se louer des films à la médiatique "On y a accès, et puis... c'est gratuit !". Right, you're right Marc ! C'est alors que je le suis jusque là, je n'étais jamais aller avant. Je crois que c'est le début d'une belle relation entre moi et cette médiathèque. Je me suis loué un film qui a fait coulé beaucoup d'encre et projeté beaucoup de salive : Antichrist (2009) de Lars Von Trier.  J'arrive au comptoir de prêt, et le gars m'avertie : " Ouff. Bonne chance, moi j'ai pas pu passer au travers. Le film commence avec une grosse pénétration, et puis les film sans trame narrative, moi, ça m'énarve." J'étais étonné, parce que je croyais que le film avait été bien reçu en général. Mais c'est faux de généraliser, je me suis quand même dit que j'allais essayer. 

Une femme et son marie thérapeute tentent de se remettre de la mort tragique de leur jeune fils. Ils vont donc se reposer dans leur chalet à la campagne. Mais, les choses dégénèrent : leur vie ne sera plus jamais la même.
La nature, à la fois animal, végétale et humaine.

 Ce que j'ai découvert en faisant mes recherches, c'est que Lars Von Trier a écrit le scénario alors qu'il était en dépression. Ok, déjà là, il faut convenir que ça explique la noirceur du film. En fait, lorsque je l'ai visionné, je me disais que la femme (incarné par Charlotte Gainsbourg, qui a d'ailleurs remporté un prix pour son interprétation à Cannes en 2009) semblait dans une intense dépression. Toutefois, cette dépression se transforme en démence et, rapidement, l'humaine en elle n'est plus qu'illusion. Le réalisateur adore son opus :" En tous cas, je n'ai aucune excuse à offrir pour " Antichrist ". Rien d'autre que ma foi absolue dans le film, le film le plus important de toute ma carrière ! " Le film retrouve plusieurs de ses plans inspiré de ses propres bribes de rêve, sans logique, ni même intérêt dramatique. Ce film est le résultat d'une thérapie, Lars Von Trier a pu ainsi s'extérioriser et témoigner, définir, ce qu'il vivait en le figurant dans Antichrist. 


Le traitement visuel est ma-gni-fi-que, et cela plaide en sa faveur. Le rythme de film est lent, pourtant les sauts d'axe (on dépasse la ligne invisible de 180°) et les jump cuts le rendent tremblant et instable. Les jump cuts permettent aussi la perte de cette notion de temps, on ignore combien de temps s'est écoulé, ni d'ailleurs la durée diégétique du film lui-même. Mais  ceci concorde parfaitement avec l'état de la dépression où la notion de temps disparaît complètement. 

Le plus troublant en fait du film, c'est qu'il ne laisse aucun espoir, aucune réelle logique, il est fort par contre à véhiculer le désespoir, la fatalité et la peur. La nature est l'un des sujets privilégiés de Lars Von Trier, ici il l'exprime telle une force cruelle et sans pitié tout comme la nature humaine. 

Il s'agit d'un film unique en son genre. Mais je ne peux me prononcer sur l'ensemble des films de Lars Von Trier, connaissant trop peu sa filmographie.

Certainement un film mémorable, Antichrist est une preuve indéniable de la folie entourant la psychologie humaine qu'on tente en vain de définir. 

Je donne 8/10 à cet Upper cut. 

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