vendredi, janvier 21, 2011

Easier with Practice

Jeudi soir, je ne suis pas sortie boire une bière comme une universitaire normale. Je suis plutôt resté chez moi, avec mon bain bouché et l'odeur de Drano qui en émane. Je me suis également permis la location de Easier with practice, un film des États-Unis réalisé par Kyle Patrick Alvarez, sortie en 2009. 


Davy et son frère partent faire un "book tour" pour faire la promotion de son recueil de nouvelles impopulaires. Sur la route, il fait une étrange rencontre téléphonique avec une femme nommée Nicole. Leur relation, basée sur l'activité de sex phone, prend de l'ampleur : les appels se multiplient et les confidences voient le jour. Davy insiste pour qu'ils se rencontrent enfin... Ce qui arrivera.
Ce film m'a surpris, m'a étonné et m'a captivé pendant tout son déroulement. Pas une seule seconde je n'ai eu envie de fermé les yeux. Je ne dis pas que le film est bourré d'action, ce serait mentir. Par contre, le personnage et son avenir est tellement intriguant que je me devais de voir la tournure des choses.  

Étrangement (et agréablement), le film commence durant leur Book Tour. Des paysages qui défilent, des bars, librairies et cafés plus abandonnés et miteux les un que les autres : c'est d'une beauté cruelle et grise. Malgré l'absence de "magnificence" des paysages qu'on rencontre, ce voyage est étrangement beau et peut-être trop paisible. C'est pourtant au cours de ce voyage que Davy fait la rencontre de Nicole, un soir comme les autres alors qu'il est dans sa chambre de motel. 

La caméra se fait subtile, mais le suit partout où il va. Le focus constamment posé sur lui, Davy est sous l'oeil minutieux du spectateur. On le suit dans ses déplacements, à la rencontre de différents espaces et ambiances. 
Davy en conversation avec Nicole, pendant le Book Tour


Davy a décidément un problème dans ses relations. Il n'arrive pas à se livrer complètement à sa compagne. On le sent d'une fragilité troublante, mais également en possession de capacités infinis dont il ne soupçonne pas l'existence. Mon impression a été celle d'un profond problème avec la sexualité et la honte qui poursuit tous les actes de cette portée. Le sex phone avec Nicole l'épanouie enfin, car il arrive à faire jouir à tout coup cette "compagne". 

Il s'agit d'un discour magnifique et surprenant : le film lui-même est une confession, une ouverture sur le monde et ses petits secrets intimes. Ce film est un secret, une bulle de réflexion dont le contenu abasourdit. Je ne raconte pas la rencontre avec Nicole, mais ce n'est pas l'envie qui manque. La fin reste bien mystérieuse, mais marque le début de quelque chose de nouveau. Davy gardera-t-il pour lui les dernières paroles échangées avec Nicole auxquelles l'on a malheureusement pas accès ? Qui sait...

Je suis vraiment charmée, ce film : je l'ai dévoré !

Je donne 10/10 à ce charmant fruit des champs.

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