samedi, octobre 01, 2011

Un trop gros appétit ?

Bonjour à toi.
Au moment où j'écris, l'automne s'entame officiellement. Il faisait très froid dans l'appartement ce matin. J'ai revêtu avec plaisir mes bas de laines et mon coton ouaté. Mais là n'est pas le sujet de ce présent article.

En fait, j'écris pour mettre officiellement fin à ma résolution 2011 qui consistait à écrire un article sur chaque film que je vois en un an.  J'ai tenu le coup pendant la saison hivernale, j'avais beaucoup de temps à mettre sur ce projet, et énormément de motivation. Toutefois, voilà de ça quelques jours, j'ai enfin entamé une réflexion sur mon blog, et la conception changeante que j'en avais...

Pour ceux qui l'ignore, j'ai passé l'été au parc de la Vérendrye, où je travaillais "dans le bois" : sans internet haute-vitesse et connexion Wi-fi. Je n'avais pas souvent l'occasion de voir des films, et lorsque oui, je trouvais dommage de ne pas avoir l'occasion, la motivation, d'écrire un article sur mon blog. J'accumulais donc mes "devoirs"....

À mon retour rapide à Montréal, et le recommencement de l'école qui me rentre dedans, je ne pris pas le temps de faire la rédaction de tous ces articles "devoirs"...

Tranquillement, inconsciemment, j'ai commencé à me priver de regarder des films. Pourquoi ? Parce qu'à chaque fois, je me disais : Je vais devoir écrire un article là-dessus. Je ne regardais plus les films que dans la perspective d'écrire sur eux. C'est comme les gens qui commencent à aller au gym et qui changent leur alimentation. ( vous comprendrez ici que la bouffe est le cinéma) Ils ne pourront pas contrôler constamment leur alimentation, et ne pourront pas non plus être complètement assidu au gym ! Bon, à moins que ce soit tout ce que tu aies...

Ce que je suis en train de dire, c'est que ce blog recèle beaucoup de ce que j'ai vue, mais n'est même pas le reflet de mon appétit de cinéphile. Je ne veux pas le supprimer, je ne veux pas en faire un déchet web. Je veux qu'il reste, mais j'ignore encore si je l'exploiterai. Peut-être, éventuellement.

Mon appétit est trop gros, et je ne veux pas avoir à le restreindre dans la perspective de "devoir" à chaque fois écrire dessus.

Trop faim, j'ai trop faim...

Reservoir Dogs

Cette été, vous l'avez vu, je n'ai pas visionné beaucoup de films... Je vous rassure, l'école à redébuter. Me voilà à Montréal de nouveau à virevolter entre l'UQÀM et ma nouvelle maison dans le magnifique guetto Centre-Sud. Avant d'arriver ici, j'ai quand même eut le temps pendant mon dernier bloc de travail de découvrir un beau bijou signé Tarantino datant de 1992. Oui, je parle du titre de cet article : Reservoir Dogs. On m'avait reproché de ne pas connaître ce film classique pour plusieurs. Et bien. TADA ! (pouf!)

Des gangsters, en veux-tu ? En v'là ! Tous sous un nom artificiel, ils sont amenés à collaborer ensemble pour un vol de banque important visant à voler des diamants de haute valeur. Toutefois, les choses tournent au vinaigre, en tuerie, et en mutinerie. Il y a forcément quelqu'un qui a trahie la troupe ? Qui est donc le menteur ayant infiltré la troupe de gangster ? Qui est le policier ?


Le montage puissant du film nous retient, nous fait virevolter au rythme des vérités qui éclatent. Non, je ne parle pas de scandales dramatiques, mais de morceaux de casse-tête. Ces morceaux ne recèlent pas toujours une information, mais aussi en sont-elles quand même. Inutiles voire même une unique tentative de détourner notre attention ? Ces scènes, ces dialogues et monologues sont d'une intelligence absurde et aident à bâtir les bases solides d'une réalité banale. 

Il y a tant d'aspects intéressants à développer du film. Et, pour copier une réplique qu'on m'a déjà lancé : "'J'aime trop ce film pour l'analyser."

Je donne 10/10 à cette boisson énergisante.

jeudi, septembre 08, 2011

Midnight in Paris

Cinéma ! Cinéma ! Woody Allen dans mon coeur. Encore une fois, me voilà devant une de ses oeuvres. Définitivement et sans aucun doute, Midnight in Paris (2011) nous révèle un Woody éternel qui quitte encore une fois sa New York natale (voir Scoop, 2006 Ca). Je ne dirai pas que le film est sans lacune, et qu'il s'agit de son oeuvre la plus accomplie : ce serait un mensonge de ma part. Par contre, le fond du film m'a complètement charmé. Surtout du fait qu'il aborde un sujet très intéressant, et surtout pertinent. 

Gil et Inez sont à Paris pour profiter de la ville le temps de quelques jours. Le couple s'apprête à ce marier. Gil est auteur, et tente de peaufiner son roman. Il adore Paris, ses rues antiques, son romantisme. De l'autre côté, sa compagne, Inez, est une femme issue d'une famille bourgeoise et ne se sent pas charmer par la ville de Paris, préférant Malibu... 
Gil et Inez

 L'introduction du film en dit long sur le charme de la ville de Paris. Charmante immersion dans l'univers antique du film, et de la beauté des vestiges bâtis au cours des plusieurs décennies d'humanité, cela nous parle d'une vision, celle de Gil sur ce qui l'entoure, ce qu'il y voit. On y décèle un rythme, une ambiance, une puissance envoutante.

La suite des choses transforment le film en un genre qui rappelle Scoop (2006. On mêle l'imaginaire à la réalité en lui donnant forme humaine. Rien d'extravagant ou de "too much". Les transitions dans le temps se font subtilement et graduellement de sorte qu'aucun choc ne nous fait décrocher de l'univers dans lequel nous faisons de nouveau immersion.

Ayant eu des cours d'histoire de l'art au Cégep, j'apprécie les références. Il y en a tout de même qui m'échappe... Certains auteurs ou artistes que je connais moins, mais que je découvre alors sans sentir de gêne quant au fait que je ne les connais que très peu.

Je ne peux écrire un article sur ce film sans parler du message central de celui-ci. On le décèle assez facilement, il est claire; pour ne pas dire explicite. C'est cette drôle d'habitude qu'ont les hommes (femme incluse) à préférer une époque autre que la notre. Sommes-nous incapable d'apprécier notre ère? Quand est-il si ce phénomène se manifeste dans chaque décennie de façon incontestable ? De toute façon, il est clair que chaque génération se voit incapable d'apprécier sa propre décennie, son contexte et ses conditions actuelles. Pourquoi ? Parce qu'on est jamais content ! Comment peut-on se convaincre que notre situation est la plus correcte de toutes celles possibles ? Tant de questions que soulève ce dernier Woody !

Je donne 8/10 à ce macaron.

mercredi, août 24, 2011

Brothers Bloom

Je suis en retard. J'ai vu ce film à mon dernier congé qui remonte à... trop longtemps ! Alors voilà,nouveaux colocataires, nouveaux films à partager!  J'avais déjà la trame sonore sur mon Ipod. Il me fallait découvrir les images qui se mariaient avec cette excellente musique signée Nathan Johnson. Le film est une réalisation de Rian Johnson et date de 2009.

Stephen et Bloom sont deux frères qui, depuis l'enfance, ne cessent de collectionner les maisons d'accueil. Ces déplacements constants, cette vie irrégulière est en partie du à leur capacité à monter des arnaques, des guet-apens. Ils en font même un mode de vie. Toutefois, le plus jeune, Bloom, veut passer à autre chose, mais son frère Stephen arrive à le convaincre de poursuivre un dernier plan. Cela mène alors à la rencontre de Pénélope, riche héritière fortement étrange et fascinante. 


 Débutant dans leur tendre (ou pas) enfance, le film nous révèle déjà des personnages déterminés par leur caractère. L'un a un rôle, l'autre entretient celui qui lui est imposé par le leader. Stephen, le grand frère, pousse son petit frère dans des situations sans considérer l'impact de la chose. L'un pense, l'autre obéit. Dans la vie, la solution nous semble simple dans cette situation. Toutefois, voilà, il s'agit de deux frères. Ils sont liés par le sang, et ne possèdent dans la vie que leur lien. Cette introduction au film, ces premières séquences révélant l'enfance, les débuts, serviront dans le film de base et d'explication. On y reviendra même avec le leitmotiv au cours du film, rappelant ainsi à leur début, des décennies plus tôt. Ces débuts qui ressemblent tant à leur présent, et auquel Bloom ne veut plus se frotter.

Une belle histoire d'amour se déroule en parallèle. Le personnage de Pénélope est fascinant, attachant et spontané. Le genre de personnage qu'on souhaiterait rencontré dans sa vie. Ferait-on alors comme Bloom? Tombant en amour avec elle?
Malgré le fait qu'une histoire d'amour se développe, il ne s'agit clairement pas du centre du film. La relation sur laquelle on insiste est celle des deux frères. Tel un vieux couple, il semble que Stephen et Bloom soient incapable de se laisser partir, faire leur vie (une vie normale?).

Teinté d'un humour tout aussi agréable que l'aspect fantastique du film, l'univers qui nous est présenté engendre une intéressante réflexion sur l'engagement. Quand je parle d'engagement, j'entends par là autant auprès d'une amitié, d'une fidélité, de la confiance surtout. Pourquoi s'entourer de gens sur lesquels on est jamais sûre de pouvoir compter ? Et, inversement, pourquoi n'accorder à personne de la confiance, pourquoi ne pas offrir à nos proches la confiance, la vérité...

Magnifique !
Je donne 8/10 à cette canneberge enrobée de chocolat au lait.

jeudi, juillet 14, 2011

Harry Potter and the deathly hallows part 2

Ce congé-ci n'aura servi pratiquement que pour le déménagement. Grosse journée, grosse chaleur, bref; le tralala quotidien. J'ai quand même eu la chance de voir un film, un gros à part de ça ! Oui, oui, gratuitement en plus, avec mon frère Vincent. Le film est réalisé par David Yates et met en vedettes les mêmes acteurs depuis le début de cette série à succès.

Dans la deuxième partie, l'équipe de nos sorciers préférés tentent de détruire les Orcruxes pour enfin arriver à vaincre le dangereux Voldemort.


Je me suis lâché "lousse"pour la taille de l'image.  J'ai beaucoup aimé le début du film. Il est réussi sur bien des aspects techniques et créatifs. Toutefois, pour une fois, je modifie mon approche : je parlerai plutôt de ce qui m'a déplu de ce film.

D'abord, avouons-le, Daniel Radcliffe n'est pas un bon acteur ! Il me semble que, par moment, pour quelques répliques, son jeu est bon, mais dans l'ensemble, c'est plutôt médiocre. Et je m'excuse parce que j'aime aussi beaucoup ce cher Daniel, mais je ne peux pas nier cette évidence... Par contre, il me semble que le personnage principal est entouré d'acteurs excellents qui contribuent souvent au jeu de Daniel qui, lui, est maigre dans sa solitude. Aura-t-il un avenir professionnel après Harry Potter ? Who knows...

Deuxième point, la passion. Où est la passion? Les émotions sont tantôt intenses, tantôt basses, une vrai montagne russe. Il ne faut pas se bâtir des attentes trop énormes, et éviter du coup les idées préconçues qu'alimentent les lecteurs du livre par exemple. Peut-être les non-lecteurs seront-ils satisfaits plus que moi des émotions. Mais je veux aussi souligner qu'il y en a... Peut-être davantage lorsque le film est dans son entièreté (partie 1 et partie 2 réunies).

Troisième et dernier point, la fin. LA FIN. Oui, le livre n'a pas donné beaucoup de choix. Mais alors, on s'attend au moins à une certaine crédibilité. Mais non, pas du tout. Le maquillage et les effets spéciaux ne peuvent pas faire de magie. On a tenté de vieillir des personnages qu'on a vu grandir : tâche ardue. 

Pour conclure, il y a dans ce film, de grands défis et de grandes réalisations. Il s'agit définitivement d'un film qui marque notre génération et qui marquera les suivantes. Pas seulement les films, mais les livres aussi, qu'ils viennent de constituer en suite d'images et de répliques, donnant ainsi vie à cet univers si impressionnant et complexe.

Je donne 7/10 à ce pop corn avec beurre.

mercredi, juin 29, 2011

Scott Pilgrim vs. The World

Me voilà en congé de nouveau dans la Métropole. Il fait beau, et je déménage bientôt. Résultat : je passe mes journées à faire des boîtes et à vider des armoires, des tablettes, des tiroirs... Heureusement, mon ordinateur est encore vaillamment installé sur mon bureau, près à me jouer un film. Combien ce mois-ci ? 2 films ! Arggg. N'en parlons plus. J'ai eu un bonheur fou à écouter Scott Pilgrim vs. the World hier soir. Ce film de 2010 est réalisé par Edgar Wright qui est d'origine anglaise. On lui doit entre autre le délicieux film Shaun of the Dead (2004). Il est surprenant de voir un film aussi "gros" se tourner à Toronto et se dérouler effectivement au Canada. On ne raconte pas souvent de fiction avec une réalité nord-américaine. On doit ce phénomène au bédéiste Bryan Lee O'Malley, qui est un Canadien résidant à Toronto, en Ontario. Le film est largement influencé par le monde de la BD. 


Scott Pilgrim tombe en amour avec Ramona Flowers. Cette fille tout droit sortie de ses rêves vient d'arriver de New York et s'installe à Toronto. Scott découvre rapidement que s'il veut rester avec Ramona, il devra affronter le passé de celle-ci en affrontant ses 7 evil Exes. 


Le groupe de Scott, Sex Bob-Omb, est des plus agréable. La musique du band que l'on retrouve dans le film est issu du génie d'un artiste musical que j'aime particulièrement : Beck. On retrouve d'ailleurs, dans le film, une séquence où son album Odelay fait une brève apparition. Il y a d'ailleurs d'autres références à Beck, plus particulièrement à certaines chansons. Je ne ferai pas le décompte de tout le répertoire musical auquel le film peut faire allusion, mais je vous invite à visiter ce lien pour en apprendre davantage : http://www.imdb.com/title/tt0446029/trivia .

Il y a tant de choses dont je veux parler ! Ce film contient tellement d'éléments intéressants, et c'est là que réside sa force. Vous savez, ce genre de film que tu peux réécouter plus d'une fois sans jamais voir la même chose. Chaque visionnement est plus agréable, les répliques sont encore plus drôle, les subtilités sortent du cadre, enfin ! On peut dire que l'équipe a travaillé fort sur ce film où, même l'abondance d'éléments, n'en fait pas un vomi.

Le premier élément qui saute aux yeux de Scott Pilgrim vs. the World, c'est le rythme du film : dynamique, drôle, rapide et surprenant. Les transitions se font subtilement, rapidement et surtout de façon brillante. On passe alors d'un lieu à un autre en une fractions de secondes par le biais d'un son, d'un lieu, d'un mot... Le tout dans l'intelligence qui forge la subtilité de toutes ces transitions qui auraient pu étourdir. Mais non, ici l'action permet de nous garder en ligne, jamais on ne perd le fil.

Comment remarquer les références nombreuses faites au monde des jeux vidéos ? Et bien, IMDB offre une panoplie de ces références. Pour les Geeks avancés, ce sera un jeu d'enfant. Pour une personne comme moi, c'est surtout intéressant. Enfin un film qui parle au nerd se dit-on, parce qu'on l'a tous été d'une manière ou d'une autre, surtout avec l'époque du Super Nintendo ! (J'avais un frère à la maison à l'époque) Ce sont ces nombreuses références qui font aussi le genre du film. Il revisite ainsi les codes de langage, mixant le langage cinématographique avec celui du jeux vidéo. Accoutumé aux deux univers, la majorité des gens ne sont pas troublés. Heureusement, ces deux univers réunis donnent un résultat des plus intéressants. Le film a son propre langage, sans équivalent à mon avis jusqu'à maintenant et c'est cela qui fait son unicité. On ne veut pas d'un autre film Overated (phénomène de fanatisme inexplicable).

Avec Scott Pilgrim vs. the World, on est loin de la réflexion spirituelle, c'est évident. Par contre, on redécouvre le divertissement dans un intéressant métissage doublée de brillantes subtilités qui se faufilent sous nos yeux. Le film a écouté, réécouter et encore et encore, ne serait-ce que pour les dialogues et les répliques tranchantes des personnages plus que géniaux.

Je donne 10/10 à cet orange fraîche et juteuse !

mercredi, juin 08, 2011

The Kids are all right


Voilà, nous sommes déjà le 8 juin. Je suis en ce moment en vacances a Myrtle Beach, en Caroline du Sud. Mais même sur le bord de la plage, sous un soleil et une température moyenne de 28 degré C tous les jours, on trouve le temps d’écouter un film. Cette fois-ci, c’est The Kids are all right qui gagna l’unanimité parmi ma sœur Anne-Marie, ma cousine Julie et moi-même. Le film est une réalisation de Lisa Cholodenko   datant de 2010. On y retrouve entre autre au casting le séduisant Mark Ruffalo (je l’adore depuis que j’ai visionné In The Cut de Jane Campion).

The Kids are all right raconte l’histoire d’une famille de parent homosexuel. Nic (Annette Benning) et  Jules (Julianne Moore) sont mères de Joni et Laser, l’une a 21 ans, l’autre a peine 17. Pour donner naissance a ces enfants, elles ont eut recours a un don de sperme de la part d’un inconnu dont les seules choses qu’elles savaient de lui se trouvait dans son dossier. Les enfants, curieux de découvrir davantage sur l’homme, Paul, qui est tout de même leur père biologique, en viennent alors a rentrer en contact avec celui-ci. C’est la que les choses se compliquent, une histoire se développe en parallèle, les relations se compliquent. Est-ce possible que l’apparition de cet homme dans leur vie suffise a détruire ce qu’elles ont mis tant de tant a bâtir ?
Nic (a gauche) et Jules (a droite)


Le film est articulé de façon sobre, intelligente. On manie parfaitement les plans, les cadrages, le temps également. Rien d’extravagant, juste assez pour servir convenablement l’histoire qui, au fond, dicte le ton.

Ce qui est fascinant de ce film, c’est en partie le point de vue qui varie. On a 5 personnages principaux, c’est aussi 5 points de vue différents. On passe alors de l’un a l’autre, circulant entre leur propre préoccupation, désir, peur… Bien sûre, on en apprend pas autant que lorsqu’on se situe dans un seul point de vue. Pourtant, on a tout de même bien balancer les points de vue, de sorte que cela n’a pas désavantagé l’un ou l’autre. Et ça, c’est un art a mon avis !

Cette approche a pour effet de semer la confusion dans les têtes, déchirées par la même situation où on sait les personnages tous et toutes désolés devant les actes commis.

Le film parle surtout de la famille. Le discours est simple, et clair : peut importe le travail, les avoirs, et tout le tralala, ce qui importe vraiment, ce qui nous reste en bout de ligne et qui nous donne le courage de continuer le plus souvent, c’est la famille, c’est nos enfants.

On nous laisse malheureusement sur notre faim. Moi qui ait tant d’appétit ! La fin n’est pas une fin pour le couple, ni pour la famille, elle marque seulement la fin d’une étape, d’une réalisation. Malheureusement, force est de croire qu’ils ne sont pas au bout de leur peine… Et que ce passe-t-il avec le personnage de Mark ? Tristesse, je suis une vendue. Je l’adore !

Toutefois, le film est très drôle, sympathique, maladroit… mais aussi dramatique, juste assez. On n’a pas dramatisé (oui, juste un peu), mais les personnages sont sincères.

Je donne 7 sur 10 a ce petit chocolat au lait Kiss.

Tart

Tart, mystérieux titre pour un film qui, à première vue, ressemble à un film d'ado en crise. La traduction Canadienne française du film est "Naïve". Je l'ai pogné hier pour 0,99 $ sur Itunes (fidèle à mes habitudes). Sans attente particulière, je découvrais un film que j'avais déjà vu et dont le souvenir me revint. Le film date de 2001, j'avais alors (rapide calcul mental) : 10 ans ! L'auteure et réalisatrice du film se nomme Christina Wayne. Celle-ci semble avoir oeuvrée davantage dans le milieu télévisuelle, et surtout en tant que productrice (Mad Men, 5 épisodes, 2007). On reconnait des visages : Bijou Phillips (Almost Famous, 2000), et Mischa Barton ( The sixth sense, 1999 et New Port Beach, 2003). 

Tart, c'est l'histoire de la jeune Cat Storm. Celle-ci, en plus de traverser l'adolescence, évolue dans un milieu de riche bourgeoisie Newyorkaise. Son entourage, sa famille, ses "amis", tous ceux qui l'entourent semblent l'oublier. Elle cherche à s'émanciper, à découvrir de nouvelle chose (le sexe, tiens); mais tout cela n'est pas sans un prix. Bienvenue dans un monde d'excès, de luxe et de tromperies. 

L'un des modèles de pochette du film.

Le film me laisse un peu en dilemme. Je ne suis pas sûre de savoir trop quoi en penser. Le film a la qualité d'être surprenant. Dans le sens où les évènements prennent des tournures tantôt prévisibles, tantôt imprévisibles. Avoir des attentes face à ce film est un peu impossible. Personnellement, j'ai cru à un film d'ado (bon, déjà, il faut voir la pochette.) Mais, tout compte fait, c'est plus intelligent que ça. Oui, on parle de l'adolescence. Alors pour ceux qui déteste les crises "existentielles" ou carrément les drames, ce film n'est pas pour vous.

Bon, la situation du personnage principal est déjà particulière : parent fraîchement divorcé, les biens qui quittent l'appartement chaque jour, la pression sociale d'une élite riche et sans valeur, une sensation de ne pas avancer... On le sent bien tout ça. C'est à partir de là que déboule tous les évènements qui suivent. 

Le film débute alors qu'elle dit : " Just like every year, I pray this year would be different. [...] You know : Just stop being a Freak that nobody wanted." Et, effectivement, cette année sera différente...

Le film début timidement, mais il prend un rythme nouveau ensuite. Lorsque la drogue, le sexe et l'alcool  embarquent dans la partie ! Ce qui est intéresssant du film également, c'est la narration. Le personnage principale est le narrateur, mais Cat parle à l'imparfait. Il y a donc, dans son contenu, un détachement ou plutôt une présence extérieure, mais tangible.

J'ai bien aimé les cadrages, la mise en scène, les personnages, rien de dérangeant sur ce côté-là. Bon, certains aspects le sont plus, mais ils sont personnels. Je trouvais certaine situation non réaliste mais, dans la vie, on côtoie plus souvent l'improbable que le banal...

Le film me laisse un peu incertaine.

Je donne 5 sur 10 a cette aéro a la menthe !

(Désolé pour les accents absents, clavier anglais oblige)



lundi, mai 30, 2011

Scoop

Encore un film où Woody travaille avec la belle Scarlett Johansson ! C'est un assez beau duo, disons-le. Scoop (2005) est une comédie mêlé à la romance et au suspense. Scoop est un agréable mélange, surprenant et comique. Le film est tourné à Londres, loin de la précieuse New-York de Woody Allen. Hé oui !

Joe Strombel, reporter sur le cas du tueur au tarot, meurt subitement. Obsédé par l'affaire, Joe en vient à poursuivre ses recherches même à partir de l'au-delà, rentrant en contact avec la jeune Sondra Pransky. La rencontre surnaturel de Sondra et Joe implique alors le sublimateur Splendini, qui se nomme en fait Sid Waterman (interprété par Woody Allen lui-même). Dans leur quête du suspect, une romance s'installe entre Sondra et Peter Lyman (leur suspect #1). Les choses se compliquent, et s'éclaircissent à la fois.

Sid et Sondra


Si Scoop est un film qui a passé relativement inaperçu, ce n'est pas parce qu'il est mauvais. Disons plutôt qu'il est, différent ! Je parlais justement aujourd'hui de cinéma avec un vieil ami, et il m'a rappelé un aspect important du cinéma. Il y a, pour faire court, un espèce de modèle "standard" du cinéma. Ce modèle est celui qu'on applique systématiquement aux films "normaux". Et bien, c'est une fausse idée, puisque le cinéma n'a point de limites. (tel est le cas pour plusieurs formes d'art d'ailleurs) Alors, si quelque chose dans un film est curieux, ce n'est point mauvais : juste différent.

Bon, c'était l'introduction éditorial. Maintenant, parlons de Scoop.

Il y a dans ce film un humour savant, subtile et typiquement Woodyen (c'est beau comme mot, hein?) L'art du dialogue est flagrant, les répliques s'enchaînent naturellement, rapidement, magnifiquement.

Il y a également une belle figuration humoristique de monde des morts, où l'on retrouve notre pauvre reporter Joe qui a trouvé la mort. Il est sur un bateau, qui lui est conduit par la mort. Oui, la mort avec la faux  et tout, et tout. C'est bien drôle et sympathique de voir les personnages si "sérieux" dans un environnement surréaliste et, plus j'y pense, faussement figuratif...

Au-delà de la romance entre Peter, le suspect, et Sondra, la jeune reporter; on retrouve un suspense qu'on a sous-estimé. Les éléments se brouillent, et on hésite finalement à croire à une vérité qui nous était flagrante au départ. Tout cela, au même rythme que les personnages en plus. Ce qui n'est pas désagréable  du tout.

Le personnage principal, Sondra, est particulièrement intéressant. Interprété par la sublime, que dis-je, sensuelle en plus Scarlett Johansson, le personnage nous intrigue dans son "déguisement" qui projète l'image d'une petite nerd. J'affectionne particulièrement les petites lunettes rondes !

Encore un beau petit film, plus léger peut-être que ceux où on aborde des problèmes plus existentiels, mais jamais moins agréable. De plus, on reconnait tout de même ce talent de manier le medium, et son petit monde bien unique osant un décor plus british aux accents américains.

Je donne 7/10 à ce cupcake !

samedi, mai 14, 2011

Caramel

Tourné à Beyrouth, au Liban, ce film sous-titré en anglais est loin d'être désagréable. On y retrouve un agréable mélange entre l'arabe et le français, aussi le film est-il financé par un fond de France et le Ministère de la culture du Liban. Il est réalisé par Nadine Labaki qui joue également dans le film le rôle intéressant de Layale. Cette réalisatrice oeuvre depuis environ 3 ans dans le milieu, touchant à la télévision, au court-métrage et enfin au long-métrage, et tout cela, sous différents rôles allant de productrice à actrice ! Caramel est sortie en 2007, et a remporté de nombreuses récompenses depuis sa sortie.

Le film Caramel met en scène 6 femmes. Leur situation diverge en tout point, sauf sur certains aspects. Ne leur parler pas d'amour, elles le vivent si différemment. Elles partagent quand même un salon d'esthétique où elles travaillent et entretiennent leur amitié commune. L'une a des enfants, l'autre a un amant, l'autre est homosexuelle... Que de différences dans un même lieu. 

La belle Layale, interprété par la réalisatrice, Nadine Labaki.
Caramel est un film composé de cadrages voyeurs. La caméra s'encre entre deux objets, deux personnes et se faufile dans l'intimité de ces femmes qui ont en elles tant de secrets. Malgré leur caractère distinct, ces personnages partagent plusieurs points communs...

Le film réside dans beaucoup de nons-dits. Ceux-ci sont pourtant criant de vérité. On nous le fait sentir par des plans silencieux où des échanges de regard témoignant de tout et de rien à la fois. Le film évolue lentement vers une certaine sagesse, débutant dans les propos multiples, les maladresses; alors qu'il se conclue sur des silences, des consentements muets, et des actions significatives. 

Les femmes sont-elles effectivement capables de s'entraider, de ne pas se dévorer la laine sur le dos? Malgré le fait que les personnages principaux sont des amies proches, les femmes qui les entourent sont source de problème, d'handicape.  Oui, parce que lorsqu'une fille se trouve un homme, elle disparait : se dévouant presque uniquement à l'amour de sa vie. Encore faut-il choisir le bon... Certaines d'entre-elles ont fait le mauvais choix. Elles subissent aujourd'hui les conséquences de ces choix. Elles ont beau penser ce qu'elles veulent des hommes, reste que les femmes sont entre elles des compétiteurs... Ce n'est pas quelque chose de flagrant dans le film, c'est plutôt en annexe à son sujet.

Caramel, titre évocateur, parle à la fois du caramel que l'on mange comme sucrerie, et d'un outils d'épilation de salon. À la fois délicieux et douloureux, le caramel est ici symbole de féminité. Cette féminité ponctuée de bonheurs et de malheurs, d'erreurs et de réussites. 

Belle réalisation sur la condition féminine, dans un endroit dans le monde où l'on garde une conception souvent fausse de ce qu'il en est réellement.

Je donne 9/10 à ce caramel encore chaud.

Vicky Cristina Barcelona

Il ne tardait plus à apparaître sur mon écran, ce film dont mon entourage me parlait depuis quelques mois déjà. Issu du coco du cher Woody Allen, apparu en 2008, Vicky Cristina Barcelona est un film qui donne envie de partir pour Barcelone ! Mais pas juste ça, non.

Vicky et Cristina sont des amis de longue date. Vicky approche du mariage, finit une thèse... tandis que Cristina ne cesse de jongler entre les occupations, ces choix d'avenir. Les deux amis quittent New York pour Barcelone et y font la rencontre d'un artiste à chemise rouge qui viendra modifier le cours de leur voyage.
Au lieu d'une photo, comme j'ai l'habitude de le faire, je préfère partager avec vous la musique de ce film en partageant la chanson Barcelona. Il s'agit d'une composition de Giulia Tellarini, Maik Alemany, Alejandro Mazzoni & Jens Neumaier, et elle est interprétée par Giulia y los Tellarini with Pablo Díaz-Reixa (as Pablo Diaz-Reixa), Xavier Tort & Jordi Llobet.






J'adore la voix off qui fait la narration du film, cette belle voix de Christopher Evan Welch. Cette voix extérieur raconte bien des choses, en addition à ce qu'on peut voir et déduire. Cette présence d'un narrateur hors diégèse fait penser à une histoire bien connue que l'on répète d'ami en ami, comme un conseil.

On y recherche le sens de la vie. Dans le cas de Woody, la vie, c'est l'amour. Les jeunes amies y explorent des situations qui enchantera une, bouleversera l'autre. Fait intéressant, en bout de ligne, elles ressortent de cette situation par leur propre décision. Non, pas de ressort du destin, pas de tragédie, juste une décision dictée par des sentiments.

C'est l'été, c'est l'Espagne, des répliques en espagnol, beaucoup de terrasse, de nourriture et de Vino... Oui, dans à peu près toutes les scènes, Vicky et Cristina ont en main une coupe de vin !

Certains ont été déçus par le film, d'autres ne savent juste pas quoi en penser. C'est un peu le cas avec les films de Woody. Dans mon expérience personnelle, il me semble que ses films laissent sur un faim. Une faim pas suffisante pour nuire à l'appréciation du film (à mon avis), mais suffisante pour laisser subsister bon nombre de questions. On se demande ce qui attends les personnages, car il me semble que leur histoire ne fait alors que commencer. Il leur crée une vie si réelle, si plausible, qu'on se demande comment s'enchaîne le reste de leur vie. Comment orienteront-ils leur décision prochaine? Auront-ils appris de cette partie de leur vie, leur reviendra-t-elle en tête. Décidément, je crois que la crédibilité ne manque pas à son univers cinématographique...

C'est un hymne à la passion, au voyage, et à la beauté !

Je donne 8/10 à ce saumon fumé.

lundi, mai 09, 2011

Edward Scissorhands

Datant de 1990, ce film du célèbre Tim Burton met en vedette le charmant Johnny Depp. Le récit surprenant se situe entre le conte de fantaisie et l'horreur. Pas besoin de vous dire que j'adore l'univers de Burton au risque de décevoir les cinéphiles qui ne voit en lui qu'un réalisateur populaire ou mainstream...

Edward est la création d'un Inventeur qui habite au sommet d'un mont dans un gigantesque manoir d'où on peut apercevoir la banlieue rose-bonbon. Malheureusement, Edward est laissé à lui-même suite au décès de son maître qui n'a même pas eu l'occasion de lui poser des mains convenables. Pris avec ses mains en ciseaux, Edward mène une vie solitaire jusqu'au jour où une charmante et généreuse représentante Avon cogne à sa porte... Voyant son état et sa situation, Peg le ramène chez elle pour lui permettre de vivre une vie "convenable".

Edward aux mains d'argent est un film adorable. Il n'est toutefois pas destiné aux fanatiques de réalisme, tel est le cas pour tous les oeuvres de Burton. On aura beau critiquer tous les passages qui se rapproche d'un modèle préconçue, plusieurs facettes du film viennent contredire et enrichir un modèle qu'on voit se répéter au cinéma.

Les symboles et les métaphores se multiplient, laissant des indices intangibles d'un univers qui en dit long.

La banlieue et l'horreur sont mis en parallèle dans un étrange contraste homogène, si vous me permettez l'expression. Il y a le monde d'Edward, juché en tout en haut dans un manoir décrépi, et il y a la banlieue colorée couleur pastel tout en bas. C'est deux petits mondes arrivent tout de même à se compléter dans l'histoire : il y a pas que du blanc ou du noir dans la vie. 

Edward est un marginal, incapable de faire partie de cette vie à laquelle la plupart des êtres prennent part. Il réussit pourtant bien au départ, à ma grande surprise. Je le croyais dès le départ victime de mépris, pourtant il devient un élément fascinant pour la vie de quartier. Par contre, les choses ne tardent pas à tourner au vinaigre. Edward est autre chose, quelque chose de plus innocent et de peut-être trop fragile, un artiste? 

L'amour qui se développe entre Edward et Kim est un peu surprenante, car inexplicable. C'est un amour auquel on tarde à donner des mots, des gestes et une histoire. Toutefois, elle prend finalement forme tel celle du conte fantastique où l'amour est la seule à persister à donner vie à une histoire qui tend vers l'oubli... 

Mémorable film qui parle directement d'une phénomène de société, abordant tant de clichés que d'exceptions. 

Je donne 9/10 à ce panini thon-olive !

jeudi, mai 05, 2011

Amadeus

J'ai trouvé le temps de visionner un film pendant mon voyage à Québec, chez Kate. Amadeus est un film de Milos Forman, réalisateur Tchécoslovaque datant de 1984. Hé oui, le réalisateur d'un de mes films sur ma liste À voir dans la section classique, c'est-à-dire Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975). Ce réalisateur est toujours actif. Sur imdb, on annonce la pré-production en cours du film The Ghost of Munich prévu pour 2012. 

Amadeus raconte l'histoire du grand compositeur Wolfgang Amadeus Mozart par le biais de Antonio Salieri, un de ses contemporains italiens actif à Viennes. Celui-ci est épris d'abord d'une grande admiration pour cet enfant prodige, toutefois, elle se transforme rapidement en jalousie et en haine. Salieri tend peu à peu vers la folie alors qu'il élabore des stratagèmes diaboliques pour détruire la vie d'un homme indéniablement talentueux. 

Je ne m'imaginais pas ce genre de film. Je voyais autre chose. La pochette me renvoyais à un imaginaire puissant et abstrait. Pourtant, le film est d'abord est avant tout sous l'influence de la biographie. Les références historiques, les dates, les débuts, la fin; tous ses éléments nécessaires pour reconstituer l'histoire de ces deux êtres sont apportés de façon intelligente par le biais du flashbacks. Le film débute alors qu'un "Homme de Dieu" se présente à la maison des fous à la rencontre de Salieri. L'histoire est alors narré par ce personnage curieux et déséquilibré, un Salieri âgé et sénile. 

Le plus étrange, c'est qu'on devrait porté au personnage de Salieri une haine grandissante pour les actes qu'il a commis. Toutefois, ce personnage porte une humanité qui trahit sa méchanceté. On a du mal à ne pas comprendre ce qu'il a commis quand on voit devant nous l'évidence de l'inévitable destin tragique de Mozart, si frivole et insouciant. Il est troublant de se surprendre à se répéter que le pauvre Salieri voyait son empire se faire assaillir par le talent de l'enfant prodige... 

La distribution est convaincante, magnifique et attachante. Les lieux sont sombres et les ambiances sont grivoises même dans le luxe. On voit en Mozart son talent, sa jeunesse et son désir d'approfondir. On en découvre également davantage sur le milieu musical de l'époque, son fonctionnement, ses règles et normes.

On fait également souvent intrusion dans la vie de Mozart, dans sa famille, ses comportements, ses habitudes les plus mauvaises. On ne peint pas un personnage parfait, c'est ce qui est admirable, puisque malgré tout on lui voue beaucoup d'attachement. Ce n'est toutefois pas le cas pour le personnage de sa femme, Constanze, ni pour Salieri. Car, même si Salieri ne m'est pas apparu comme totalement détestable, grâce à cet humanisme que j'ai évoqué. On le comprend bien, on sait son esprit taillé dans la religion la plus complète. Il s'est voué tout une vie à se tenir droit sous les yeux de son Dieu bienveillant, mais voilà qu'il voit sa vie, son modèle religieux par excellence, se détruire à l'arrivé d'un jeune homme rebelle doté d'un talent qu'il jalouse... 

Il s'agit donc d'abord et avant tout, à mes yeux, d'une importante manifestation du pouvoir religieux de l'époque et la société qui s'y est forgée. Dans Amadeus, le destin se forge dans la main des autres, de ceux qui sont puissants dévoilant une raison qui n'est, au fond, pas si raisonnable...

De quoi donner le goût de se taper le film sur Ludwig Van Beethoven...

La trame sonore est magique et, bien sûre, essentiellement issu du répertoire de Mozart !

Je donne 8/10 à ces pâtes parma rosa.

lundi, avril 25, 2011

Le charme discret de la bourgeoisie

Mon troisième film du mois ! J'en reviens pas, est-ce possible? Je me demande comment j'ai fait. Aurais-je oublié de commenter un film que j'ai vu? J'en doute. Mais voilà, j'en ai un là. Le charme discret de la bourgeoisie (1972) est un film de Luis Bunuel, réalisateur espagnol reconnue pour sa participation au mouvement Dada entre autre, et également pour sa collaboration avec Dàli pour Un chien Andalou, court-métrage surréaliste de 1928.

Le Charme discret de la Bourgeoisie est un film mettant en scène des amis bourgeois. Il s'agit de leur quotidien banal, agrémenter de rêves, d'évènements surprenants, et de paradoxes dignes du surréalisme.

On ne peut apprécier ce genre de film sans d'abord connaître en quoi consiste de surréalisme. On ne peut s'asseoir devant ce film et oublier la vie, puisqu'il le rappelle sans cesse par sa critique. Il s'agit clairement d'une critique de cette bourgeoisie qui, malgré son appartenance, n'échappe pas à la cruauté de la vie, de la guerre, du mensonge... 

Les personnages ne sont ni détestables ni adorables. Tout ce qui se déroule est tellement incongrue, que tout ce qui subsiste, ce sont nos émotions, nos sensations. 

Il y a plusieurs moments sanglants et violents, mais la peur reste de côté, camouflé par la surprise ou l'incompréhension. Le récit est ponctué de rêves, de rêves dans des rêves où les évènements s'évanouissent pour ensuite renaître sous une autre forme. 

On reconnait au film des éléments qui se rattache directement avec son réalisateur, Luis Bunuel. Celui-ci avait d'abord une fascination pour les insectes, qui font une, deux, trois apparitions remarquées. Il avait également une relation particulière avec sa mère qu'il adorait, ainsi qu'une relation distante avec le père. Bunuel, tel que le témoigne son film, exécrait la religion (le pape), le mensonge, et toutes les manifestations de la cruauté de l'humanité. 

Faute de temps, je ne me suis pas appliqué à analyser en profondeur le film. Il y a là beaucoup à faire, toujours en lien avec son réalisateur entre autre. Le film nous donne beaucoup de matériels, beaucoup de curiosités à la fois dénuées de sens, mais également porteuses de quelques choses. 

Une scène particulière revient à plusieurs reprises : nos couples de bourgeois marchent dans un rue de campagne, entourée par de vaste champ où seul le bruit de leur pas retenti. Est-ce un témoignage de leur égocentrisme? Un témoignage de leur position par rapport au reste du monde, à l'écart. Où cela peut-il seulement démontrer que ces êtres passent leur vie à développer des idées, alors qu'ils sont en fait toujours "dans le champs" ? 

Libre à nous d'interpréter ce film, c'est là une des beautés du surréalisme. Le genre de film qui nous donne envie d'en savoir plus, d'avancer, de découvrir.

Fascinant.

Je donne 7/10 à ce yogourt moka !

lundi, avril 11, 2011

The Darjeeling limited

Un dimanche soir assez banal. La pluie qui tombe partout en ville. Bref, c'est dans ces soirs-là que tu prends le temps d'écouter un film; que t'as pris le temps de choisir aussi. Si vous avez aimé Fantastic M. Fox (2009) de Wes Anderson, sachez que ce n'est pas le seul bon film qu'il ait réalisé. Un petit retour en arrière dans sa filmo vaut le coût pour The Darjeeling limited (2007). Le film a été très peu médiatisé il me semble, et pourtant, a de belles têtes d'affiches au casting : Owen Wilson, Adrien Brody et Jason Schwartzman  qui forment un trio tout simplement magique. 

Francis, Peter et Jack sont trois frères, même si ça ne sautent pas aux yeux tout de suite. Les trois se retrouvent en Inde à bord du Darjeeling limited pour un voyage spirituel organisé par Francis, le plus âgé. Les trois frères sont dans un état pitoyable, leur vie allant de travers depuis la mort accidentelle de leur père : l'un a laissé sa femme enceinte à l'autre bout du monde sans même lui dire qu'il partait, l'autre vit une relation amoureuse défaillante et instable, tandis qu'un autre est quasi-défiguré suite à un accident et se drogue constamment de sa médication. Les trois frères tenteront également lors de leur voyage en Inde de visiter leur mère, qu'ils n'ont pas vu depuis son absence remarquée aux funérailles du père...
Dans l'ordre : Owen Wilson, Adrien Brody, Wes Anderson et Jason Schwartzman

L'alcool coule à flot, les cigarettes ne cessent de s'allumer : on est dans un univers aux couleurs vives de l'Inde, de la couleur de son soleil et de sa poussière, en contraste avec l'état psychologique de ces trois frères qui ne se font même plus confiance. 

Le film est magnifiquement dévoué à son histoire. C'est agréable de retrouver un film où la dramatisation est totalement absente. Je dis bien totalement. Les évènements se succèdent innocemment, sans amplification, pas de violon, de gros plan... Tout y est simplement, pas besoin d'une loupe pour voir de plus près : what you see is what you get. Ça c'est passé comme ça, simplement, pas de ralenti, ni d'accéléré, juste la situation qui arrive et qui part rapidement. Le spectateur se demande : Ça vient vraiment d'arriver ? De la même manière que les personnages se retrouvent devant un évènement auquel ils n'auraient jamais penser participer. (Je ne parle pas de trafic de drogue, vous verrez bien.)

Le langage du film est beau et unique, mais pas transparent. Quand je dis qu'il n'est pas transparent, c'est qu'il nous surprend en s'affichant clairement. Un peu surprenant au début, mais rapidement un élément adorable du film qui joue en sa faveur. Je parle de quoi là ? De panoramique rapide, mais mécanique : donc fluide. Je parle de jumpcut, de saut d'axe et de zoom-in. Pas le genre d'élément de langage que tu vois dans tous les films ! Tout cela fait en sorte que le film est d'une rapidité et d'un rythme agréable. On est loin du plan d'ensemble à la Haneke (je vous rassure), celui-ci qui utilise les plans d'ensemble et les plan-séquences dans la majorité de ses films (notamment Caché, 2005). 

En plus d'avoir une belle brochette d'acteurs qu'on se plaît rapidement à voir dans un film de cette palette, les beautés de l'Inde apportent au film toute une bulle d'exotisme, de découvertes, ainsi que sa renommée de pays ô combien spirituel. 

Je n'en dirai pas plus, mais j'ai adoré ce film. Je l'achèterais ! Wes Anderson me plaît de plus en plus. Surtout lorsque la chanson de Joe Dassin, Les Champs-élysées, s'entame à la fin du film suivie du générique. Une très belle trame sonore décore le film : Play with Fire de The Rolling Stone, mais surtout de la musique film à la 60's avec des compositeurs comme Satyajit Ray et Ustad Vilayat Khan.

Dernier point : le film est intemporel. Même si on peut croire que le film se déroule dans les années 70 ou 80, on peut tout aussi croire le contraire. Merci à l'Inde, ainsi qu'au retour de la mode Vintage. 

Je donne 10/10 à ce blé d'Inde ! 

jeudi, avril 07, 2011

Delicatessen

Ça faisait un bail il me semble, que je n'avais pas vu un film. C'est peut-être la fin session... Anyway, j'ai quand même décidé d'en louer un provenant du côté de nos cousins français : Delicatessen (1991) de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro. Jeunet est le réalisateur, entre autre, du fameux film : Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulin (2002). Pour sa part, Caro a derrière lui une tonne de colaboration en tant que directeur artistique, acteur, réalisateur ou même scénariste. Jeunet et Caro ont collaborés une seconde fois ensemble dans le film La Cité des enfants perdus (1995).

Delicatessen, c'est l'histoire des habitants d'un même immeuble. Les temps sont dures, et la nourriture manque : surtout la viande. Le propriétaire de l'immeuble, le Boucher, commence littéralement une charcuterie humaine en attirant les petits nouveaux pour mieux les découper et s'en nourrir (lui, et les autres). À l'arrivée de Louison, la jeune fille du boucher ne veut pas voir encore une fois une personne sympathique finir en morceaux de saucisson... Elle tente de trouver un moyen de sortir de cette prison.
La fille du boucher, Julie, et Louisson
Tout d'abord, ne vous laissez pas avoir par ce que projète le film et son synopsis. Pas de violence gratuite ni de sang qui coule à volonté ; mais, oui, de la cruauté, mais comique. J'ai d'ailleurs été déstabilisée devant le film, car je m'attendais à autre chose, j'imagine. Ce n'est pas une question de qualité, mais d'attentes.

On suppose qu'il s'agit d'une autre époque, puisque tout est vieillie, antique, sépia. On s'aventure parfois dans les teintes de vert et de bleu, mais on ne quitte jamais le vieillot, le croulant, le moisi. Le monde dans lequel vivent les personnages est en piètre état. On ne lui donne pas long feu. Ce qui est étrange, c'est qu'il n'y a pas tant de pitié pour le milieu dans lequel ils vivent. On se dit que cela fait partie des personnages, celui du boucher par exemple. Ce n'est pas pour rien qu'ils se fondent si bien dans l'espace. C'est un peu comme les animaux et les insectes qui se sont adaptés au milieu dans lequel ils ont évolués. 

Le scénario a ses lacunes, puisque son histoire reste peu intrigante ou surprenante. On doit tout le charme du film, ainsi que tout l'intérêt qu'on lui porte au traitement visuel et sa magnifique direction artistique. Les teintes sont charmantes.

Les situations sont souvent aussi très belles, mais ne contribuent pas nécessairement au récit. Les mises en scène sont très révélatrices du pouvoir du propriétaire (le boucher). Je pense à cette séquence, suite de scène où, parmi le bloc, les locataires adoptent le rythme de l'activité du boucher. Celui-ci, à l'étage, est occupé à satisfaire sexuellement sa belle. Si sa cadence accélère à un certain rythme, il en est de même pour tous le reste du bloc appartement. Le tout accompagné d'un bon travail sonore qui donne à ce moment du film une portée très significative : la puissance du boucher certes, mais également l'ambiance de ce petit monde à part.

Une belle critique sur la société. Celle-ci même prête à se dévorer entre eux pour survivre. Également un humour bien placé, mais peut-être est-ce la peur qui manque au film ? La situation est pourtant celle de la crainte ? On n'a pas d'inquiétudes pendant le film. On savoure, tout simplement ! Parce que c'est délicieux !

Je donne 7/10 à cette entrée d'escargot à l'ail.

dimanche, mars 27, 2011

E.T l'extra-terrestre

Hier, Julie et moi-même avons pris la décision d'écouter ce classique d'époque (1984) de Steve Spielberg en VHS dans mon petit salon frisquet alors que le froid envahissait de nouveau la métropole. On se demandait : E.T... mais  c'est quoi en anglais ? The extra-terrester ? Et bien, on était pas si loin, car le titre original anglais c'est E.T. : The Extra-Terrestrial !  Question résolue.

E.T est un petit extra-terrestre qui s'aventure un jour avec sa famille sur la planète terre. Lors de ce périple, toute sa petite troupe d'E.T. sont forcés à quitter rapidement, car des humains débarquent impunément. Le pauvre petit n'arrive pas à les joindre à temps et se retrouve seul sur cette planète qui n'est pas la sienne. Tout près, habite le petit Elliott et sa famille. Les deux êtres se rencontrent, et une amitié se forge entre les deux, mais E.T. veut retourner à la maison, quoiqu'il est de nouveaux amis terriens...


Bon déjà, on regarde le film sur VHS, alors d'or et d'emblée; on se dit que ça va être drôle. Effectivement, E.T. est film très comique, mais pas pour ce qu'on le croit vraiment. JE veux dire par là que les évènements et circonstances du film sont préalablement comiques, l'âge du film n'est pas le facteur le plus important de cet aspect humoristique. Les situations sont drôles et "cute". Je crois d'ailleurs que cela est alimenté par le côté "pour enfant" du film où à peu près tout n'est qu'un jeu, une partie de plaisir qui tourne d'ailleurs parfois en pleure...

Le film est fait en grand, à l'américaine. Le film est tourné essentiellement en Californie, alternant entre Los Angels et Culver City. Les plans sont magnifiques. Les séquences en extérieures nous offrent un paysage profond, boisé et tout en courbe. Il y a utilisation fréquente sinon quasi-permanente de travelling dont la hauteur nous confit l'utilisation d'une grue mécanique. C'est magnifique et combien grandiose.

Petit élément qui nous a bien fait marrer : le doublage lors des cascades. Il y a, à certain point du film, une poursuite entre des véhicules de police, et les petits garçons à vélo. Ils montent des collines à pique, et roulent assez vite pour jumper haut par moment. Il est clair que les vrais acteurs (vraiment jeunes) n'ont pas fait ces scènes ! Pas seulement de façon logique, quand on pense aux conditions de tournage, assurances, blablabla... C'est que, la doublure d'elliott est franchement plus grande que lui ! Il a quoi, 8 ans dans le film ? Aucune idée. Bref, il est petit. Et là, tout à coup, le voilà adolescent... On ne pouvait s'empêcher de rire.

En discutant du film, nous nous sommes demander s'il s'agissait du seul film holywoodien où la forme de vie alien était sans menace ? Je me suis dit : Ben non ! Mais je n'en suis pas certaine. Chose certaine par contre, E.T. ne reste pas sur la planète terre pour vivre en paix avec le genre humain. Et ce, malgré la demande du petit Elliott. Il faut dire que le film date bien avant le 11 septembre... contrairement au plus récent film de science-fiction où les attaques extra-terrestres fusent de partout.

Un bon classique à revoir. On aime E.T. parce que c'est une créature adorablement naïve et sympathique, surtout drôle. Il faut également le voir pour assister à la performance de la jeune Drew Barrymore.

Je donne 8/10 à ce pouding chômeur.

jeudi, mars 24, 2011

Biutiful

Les mardi, on aime les mardi : c'est moitié prix au cinéma ! C'est avec Stéph et Marie-Trash que je me suis rendu au cinéma du quartier latin pour voir ce dernier film d'Alejandro Gonzalez Iñarritu nommé Biutiful (2010). Le créateur de Babel (2006) et de 21 grammes (2003) se dépassent une fois de plus pour nous offrir un film tel qu'il a l'habitude de le faire : dans une ingénieuse complexité à la fois spirituelle et humaine. Le film est tourné à Barcelone, en Espagne. 

Uxbal est père de famille, séparé de sa femme Marambra, la mère de los ninos Ana y Mateo. Uxbal travaille avec l'illégal, conjuguant deal et police. Il vit dans un appartement en piètre état et, entre ses occupations, il va à la rencontre des endeuillés pour communiquer avec l'être cher et lui montrer le chemin de la paix. Seulement, voilà qu'il apprend son cancer, la maladie est telle qu'il ne lui reste plus que quelques mois, mas o menos. 
Uxbal et Ana dans la cuisine.

Inarritu a l'habitude de traité de sujets complexes, où la vie est inter-reliée. Il porte dans ses dicours cinématographique une sagesse; mais celle-ci confronte toujours la frustration, l'incompréhension, l'injuste... Les mises en scène de ses films rappellent la vie, bien sûre, et culmine en terme d'émotions, tant elles sont variées. Dans Biutiful, encore une fois, Inarritu nous livre un récit complexe, au montage plus simple mais pas moins intéressant que 21 grammes.

Uxbal voit le monde autour de lui se désintégrer, se défaire, mourrir... Mais voilà, en plus de tout cela en parallèle, il apprend lui-même que sa fin est proche. Toutefois, il ne veut pas partir, non, pas question. Voilà où réside tout le coeur du récit à mon avis. Il ne veut pas partir comme son père l'a fait, et que ses enfants n'est aucun souvenir de celui qu'il est, de ce qu'il a fait. Soulignons la performance de Javier Bardem qui a d'ailleurs été nominé aux Oscars.

Le film, dans son montage, est comme un cercle. Il commence avec les mêmes séquences qui le finissent. Bien sûre, ces séquences prennent une toute autre tournure, leur signification n'est plus la même : elle est désormais plus claire et concise.

Je m'aventure alors dans mon interprétation de ces séquences. Comme je le mentionnais plus tôt, Uxbal a peur de l'oublie, et encore davantage du départ. Ces séquences représentent justement ces deux dimensions.  La première séquence révèle, sous l'éclairage nocturne d'une simple lampe, la main du père et de sa fille, lors d'une discussion autour de la bague de mariage, monté d'un véritable diamant. Mais cette bague est d'abord et avant tout le seul souvenir qui lui reste de ses parents. Souvenirs qu'il transmet alors à sa fille, pour ensuite partir en paix, laissant la vie à son cours. La seconde séquence est dans les bois enneigés, Uxbal a devant lui un hibou mort au sol. Il le contemple quand son père arrive cigarette à la bouche. (il a dans les 20 ans, l'âge à laquelle il est mort au Mexique). Il lui parle de malchance, de superstitions, et lui offre finalement une cigarette. Les propos que son père lui dit alors qu'il se trouve de "l'autre côté" sont issues du récit et leur crédit revient partiellement à Mateo, le petit garçon d'Uxbal. Il parle également de la mer, immitant son sifflement, élément mystérieux du récit, voire à connotation spirituelle ou même purement onirique. C'est ensuite qu'ils quittent le bois, l'un suivant les pas de l'autre, vers un espace qui ne nous est jamais révélé.

Partir, disparaître, oublier, voilà la peur d'Uxbal. Il est en connexion avec les morts, il leur parle et leur montre le chemin vers "l'autre côté" qui s'avère n'être que le début. Voilà qu'il apprend qu'il va partir à son tour : seulement, il ne veut pas, il ne peut pas. Les choses suivent tout de même son cours, le livrant peu à peu malgré lui vers la mort, et c'est ainsi également autour de lui. Je ne veux pas révéler tous les éléments du récit, mais disons que même autour de lui, c'est la maladie, la pauvreté, et l'impuissance.

Bon, de la façon dont j'en parle, on croirait à quelque chose de lourd, mais non. Parce que malgré tous les malheurs du film, on y retrouve des moments de bonheur. Ceux-ci sont d'ailleurs souvent suscités par le souvenir, mais également vécu en temps réel. C'est une ode à la vie, et à sa cruauté. C'est aussi un film d'une grande sagesse où on parvient malgré les malheurs à atteindre la sérénité.

Pas de clichés, bien sûre, qu'un monde vraisemblable et totalement convaincant, décidemment, Biutiful est un film qui mérite un deuxième, voire troisième visionnement. Les messages du film sont multiples, subtiles, songeurs. On ne reste pas sur sa faim, Inarritu délivre totalement ! Buen Apetito !

Je donne 10/10 à ce poisson tilapia avec riz.

mercredi, mars 23, 2011

Kalifornia

Vendredi, oui, le vendredi je visionne un film, des films, les films, le film... Cette fois, je ne l'ai pas choisi. C'est encore le hasard qui est responsable de cette rencontre. Ma soeur et moi nous sommes donc installés, confortablement, sans attente particulière, devant un film intitulé Kalifornia et datant de 1993. C'est une réalisation de Dominic Sena qui tient dans sa filmo, un mélange entre la biographie d'artiste (Janet Jackson, Sting) et les films d'action avec des visages d'Hollywood. 

Deux couples complètement différents : Early & Catherine d'un côté, et Brian & Carrie de l'autre. Le premier couple est disfonctionnel, louche et crado, le second est "saint d'esprit". Lorsque le couple dit "saint" décide de partir pour la Californie pour faire un reportage sur les plus célèbres lieux de meurtre, ils décident de chercher pour des passagers additionnels pour aider à financer le voyage. C'est à ce moment que les deux couples rentrent en contact, et partage la route vers la Californie. Sur cette route, les choses dégénèrent, le sang coule et la peur les fait trembler.
Les deux couples en voiture.

Tout d'abord, la première chose qui fait honneur à ce film, non ce ne sont pas les grosses têtes d'affiche, mais leur évident talent d'acteur. Je parle surtout du rôle de Brad Pitt et de Kathy Larson qui jouent des personnages indécodables, et bon pour la psychiatrie. Au cours du film, on en apprend sur ces personnages bien dessinés et définis, mais le passé de Early reste flou. Il tue, mais sans explication vraiment possible, sinon celle du manque d'humanité; ce manque qu'on reproche aux tueurs en série, sociopathes et psychopathes de ce monde.

L'univers du film est glauque, dans les jeux d'ombres, dans les couleurs froides. De quoi donner des frissons dans le dos.

Autre point positif, c'est un road movie. Tout l'action du film est sur la route, sur des lieux qui varient, des hôtels aux bars allant jusqu'aux dépanneurs. Les voyageurs aimeront le côté road movie du film, même si c'est un road movie psychologique ? Au fil du voyage, la peur grandit, les destinations changent, et les choses deviennent hors de contrôle. Le couple insouciant déterminé à parcourir les lieux de crime sur la route de la Californie rencontrent plutôt la peur, la vraie. Brian réalise d'ailleurs, il le dit, à la fin du film, que tout le monde peut tuer... tout le monde !


C'est un très bon film, mais de genre. J'entends par "de genre" qu'il suit une sorte de trame naturellement suivit par tous les films qui partagent un même but recherché (la peur, tiens). Quand tu commences un film d'épouvante, tu sais d'hors et d'emblée à quoi t'attendre. Il y a bien sûre des exceptions, au cinéma il y en a toujours !

Pour les gens qui sont passionnés par les personnalités troublantes, leur comportement. Encore une fois, le point fort du film est dans sa dimension psychologique.

Je donne 6/10 à cette liqueur brune.

samedi, mars 19, 2011

Punch-drunk love

J'aime le hasard, et surtout découvrir un petit bijou. Et bien voilà, je suis tombé sur un gros morceau pas plus tard qu'hier soir. Punch-drunk love est un film de 2002 d'origine américaine signé par Paul Thomas Anderson. Ce cher Anderson est également le scénariste du film, il s'est s'ailleurs inspiré d'un article dans le journal qui relatait l'histoire d'un universitaire, David, Phillips, ayant acheté pour 3 000 $ de pouding dont les coupons rabais sur l'emballage lui donnèrent accès à 1.25 millions de air miles ! Le réalisateur est aussi celui des films There will be blood (2007) et Boogie Nights (1997).

Barry Egan, seul homme d'une famille de 8 enfants, est un homme d'affaire dans la trentaine solitaire et en proie à des crises de grosses colères. Il rencontre finalement une femme, Lena Leonard, ce qui change sa vie. Ça, et des problèmes avec un propriétaire d'une compagnie de sex phone...

Par quoi commencer, troublant, troublant, pas tant le film, mais de voir Adam Sandler dans un film comme celui-ci. Il joue bien, on y croit. Cet homme est malheureux, définitivement intelligent également.

Barry, dès le tout début du film, habite dans des lieux vides, habités par le silence. Rapidement, les choses changent, les lieux qu'il fréquente deviennent achalandés au fur et à mesure que le récit avance. Des changements, pas les siens, font en sorte que sa vie prend un nouveau cap. Bonjour l'amour, et également la confiance en soi. 

La relation amoureuse de Barry et Lena n'est toutefois pas celle d'un amour typique. Il s'agit d'un amour instantané, mais aussi incompréhensible et mystérieux. Ils s'aiment, et c'est tout. C'est comme quelque chose de normal, de naturel, d'inconditionnel. L'apparition de Lena dans sa vie concorde avec celui d'un harmonium, petit piano artificiel à la sonorité de jouet. Mystérieux élément du récit qui semble amener à Barry un certain réconfort dans ces états de panique, puisqu'il s'amuse à en jouer quelques notes alors. 

Les plans d'ensemble éblouissent  de leur beauté, présentant tantôt le vide, le désert puisqu'aucune forme de vie ne semble y vivre. L'un des plans les plus remarquables est d'ailleurs celui qui couvre la pochette du film. À certain point du récit, Barry s'envole pour Hawaï rejoindre Lena qui y travaille. Ils se donnent rendez-vous à l'hôtel sur le balcon extérieur par où les gens font leur entrée.  C'est un contre-jour où on aperçoit d'abord Barry, complètement seul, puis arrive Lena qui lui saute dans les bras pour l'embrasser. À partir du moment où ils sont enlacés, une foule apparaît, circulant dans un magnifique contre-jour qui découpe les silhouettes. Encore une belle représentation de ce que cet amour apporte dans la vie de Barry, désormais moins solitaire. 

Il faut également souligné l'univers sonore parasitaire, avec une musique au influence expressioniste. Cette bande sonore qui alimente le dérangement et le chaos qui règne pendant un certain moment du film, avant le calme, c'est la tempête. 

Dans son montage, le film est articulé de séquences où s'entremêlent des bandes de couleur psychédéliques. Sans lien particulier avec l'esthétique globale du reste du film, ces séquences sont comme une sorte d'hallucination, de transe, rappelant les périodes de folie du personnage de Barry, mais aussi de cette espèce d'amour intense et surréaliste tellement elle est subite. 

Tout ce qui arrive en parallèle de cette histoire d'amour démontre l'évolution du personnage qui réussit à canaliser sa colère si intense. Il prend confiance en lui, évidemment. L'univers est particulier et surprenant. Àvoir.

Je donne 7/10 à cette compote de pomme non sucrée.

jeudi, mars 17, 2011

Le premier jour du reste de ta vie

Lors de cette soirée cinéma dans le secteur ligne verte de Montréal, Clara m'a aussi partagé ce film dont elle me ventait les mérites avec raison. Le premier jour du reste de ta vie est un film français réalisé par Rémi Bezançon et datant de 2008 (sortie en cinéma). Il a également été couronné de 5 prix et nominé 12 fois.

L'histoire raconte 5 jours décisifs dans la vie d'une famille, ni une famille parfaite, ni une famille disfonctionnelle, juste une famille. Un père, une mère, un grand frère, un petit frère et une petite soeur pour qui ces 5 jours relatent différents évènements à différents moments de leur vie qui marquent un revirement de situation dans leur comportement, leur avenir. 
La petite fille et le père.

Constitué d'une belle brochette d'acteurs français (ma source : Clara Cannesson), ce film livre assurément des performances convaincantes et naturelles. Jamais on ne remet en question tel ou tel personnage. Surprise pour moi de voir à l'écran Marc-André Grondin qui s'exprime dans un français dénué d'appartenance québécoise. Les cours de diction c'est important. Anyway, les personnages, en plus d'être bien interprétés, sont bien construits, complet dans leur entité, sans vide ou paradoxes. Pas de clichés non plus, que du vrai, du "déjà-vu" peut-être, mais agréable en soi. 

On m'a fait remarqué la musique du film, magnifique. Le compositeur est un certain surnommé Sinclair (Mathieu Blanc-Francard) qui a d'ailleurs également participé à un autre long-métrage de Bezançon : Ma vie en l'air sortie en salle en 2005.

L'espace gravite autour de la demeure familiale. On s'y retrouve toujours avec quelques différences près. Les chambres se décorent autrement, se vident... On a un sentiment de connaître le lieu et, avec tous les voyages dans le temps du film, on est content que retrouver ce lieu que l'on a l'impression d'habiter temporairement.

Mon seul hic est au niveau justement de la diégèse. Clara adore ce film, et le voyait en ma compagnie pour la énième fois... Elle connaissait toutes les étapes du récit, moi pas. Je me suis donc un peu perdu. Déconcentré ? Peut-être, mais reste qu'il faut rester les pieds plantés dans le récit pour ne pas perdre le fil et les petites perches qu'on nous tend. Astucieux ce montage, certainement, mais également dangereusement complexe. Il ne s'agit pas d'un défaut en soi, mais peut-être cela implique-t-il un deuxième visionnement pour perfectionner la compréhension qu'on en fait du film.

Il s'agit d'un beau discours sur les hauts et les bas de la vie, mais au-delà de ça : celle de la famille. Les choses changent, ne rentrent pas toujours dans l'ordre, mais apportent son gré d'amélioration. On ne finit pas sur une note joyeuse, mais sur ce qu'il a brillamment appelé Le premier jour du reste de ta vie.

 Je donne 8/10 à ce pop corn arrosé de vinaigre balsamique (c'est bon)

mardi, mars 15, 2011

The NeverEnding Story

Dimanche soir, Clara, Marie-Pier Hamelin et moi-même nous sommes donnés rendez-vous dans les bas fonds d'Hochelaga pour se faire une soirée cinéma. Parmi les deux films, j'ai nommé celui de 1984, The NeverEnding Story qui est signé par le réalisateur allemand Wolfgang Peterson, aussi reconnue pour le film Troy, 2004 (ou Troie en français). Qui aurait cru que ce film datant de notre enfance, et même celle de générations un peu plus âgés, provenait en fait d'Allemagne. Le DVD n'offre même pas le film dans sa langue originale ni sous-titre : juste anglais ou français. Probablement que le film a été acheté, retouché et mis sur DVD par nos voisins les américains, mais ça reste à vérifier. Quoi qu'il en soit, ce film a révolutionné le milieu cinématographique en l'Allemagne à l'époque, car il s'agissait alors du plus gros budget accordé à un film jusqu'à cette date. Le film a bénéficié d'un montant estimé à 27, 000 000 $, selon IMDB. 

Le film est une adaptation du roman de Michael Ende (1979) qui avait si honte du produit qu'il a d'ailleurs tenu à ce que son nom soit minuscule dans le générique. The NeverEnding Story raconte l'histoire incroyable d'un petit garçon qui fait la lecture d'un livre dans lequel il s'immerge complètement. L'histoire prend vit dans son imaginaire. Ce monde fantastique l'absorbe dans une lecture profonde, et même à s'y aventurer à la toute fin du récit pour sauver le sort de l'histoire de ce monde de Fantasia. 
Qui n'a jamais vu cette célèbre image d'Atreyu chevauchant le chien/dragon Farco?

Film étonnamment bien entretenue, il s'agit d'une grande surprise pour moi. Bon, les blue screens ne sont pas toujours subtiles, mais on comprend que, dans les années 80, la technologie était loin d'être ce qu'elle est aujourd'hui ! Voyez cette image mise juste pour démontrer mon point. Disons qu'à part cela, les effets spéciaux sont tout à fait réussis. 

L'univers du film est unique : qui a déjà entendu parler d'un escargot de course de la taille d'un cheval ? Toutefois, je dois dire que tout le crédit de cette imagination revient à l'auteur du roman, et non au réalisateur. Je ne sais pas s'il s'agit d'un problème de traduction, mais parfois: on a bien rit. La mésaventure d'Atreyu dans les "marécages de la mélancolie" s'avère très drôle. On se disait alors : "Ah, on reconnaît bien les Allemands. Tout est au deuxième degré." On parle de la Kultur ici ! En fait, c'est que le monde de Fantasia est envahie par le Néant. Le néant étant provoquer par le manque de foi des humains qui ne laisse plus aller leur imagination... Belle critique de la société sans rêve, devenu trop rationnelle. Dommage que la traduction détruise de façon ludique toute la portée "philosophie pour enfant".

Mentionnons que le film finit alors qu'il est en fait rendue au milieu du récit dans le roman. Ce qui fait en sorte que le film est très long pour ce qu'il raconte. Les enfants seront émerveillés, mais verront un cheval se noyer dans la mélancolie, un chien-loup mourir dans le sang, et j'en passe. Les adultes seront amusés, et peut-être enchantés. À voir dans une soirée entre amie, pour de beaux souvenirs mémorables. 

Il y a aussi The NeverEnding Story 2, pour les plus passionnés... ou pour compléter votre soirée.

Je donne 7/10 à ce chip jalapeno cuit à la marmitte.