Barry Egan, seul homme d'une famille de 8 enfants, est un homme d'affaire dans la trentaine solitaire et en proie à des crises de grosses colères. Il rencontre finalement une femme, Lena Leonard, ce qui change sa vie. Ça, et des problèmes avec un propriétaire d'une compagnie de sex phone...
Par quoi commencer, troublant, troublant, pas tant le film, mais de voir Adam Sandler dans un film comme celui-ci. Il joue bien, on y croit. Cet homme est malheureux, définitivement intelligent également.
Barry, dès le tout début du film, habite dans des lieux vides, habités par le silence. Rapidement, les choses changent, les lieux qu'il fréquente deviennent achalandés au fur et à mesure que le récit avance. Des changements, pas les siens, font en sorte que sa vie prend un nouveau cap. Bonjour l'amour, et également la confiance en soi.
La relation amoureuse de Barry et Lena n'est toutefois pas celle d'un amour typique. Il s'agit d'un amour instantané, mais aussi incompréhensible et mystérieux. Ils s'aiment, et c'est tout. C'est comme quelque chose de normal, de naturel, d'inconditionnel. L'apparition de Lena dans sa vie concorde avec celui d'un harmonium, petit piano artificiel à la sonorité de jouet. Mystérieux élément du récit qui semble amener à Barry un certain réconfort dans ces états de panique, puisqu'il s'amuse à en jouer quelques notes alors.
Les plans d'ensemble éblouissent de leur beauté, présentant tantôt le vide, le désert puisqu'aucune forme de vie ne semble y vivre. L'un des plans les plus remarquables est d'ailleurs celui qui couvre la pochette du film. À certain point du récit, Barry s'envole pour Hawaï rejoindre Lena qui y travaille. Ils se donnent rendez-vous à l'hôtel sur le balcon extérieur par où les gens font leur entrée. C'est un contre-jour où on aperçoit d'abord Barry, complètement seul, puis arrive Lena qui lui saute dans les bras pour l'embrasser. À partir du moment où ils sont enlacés, une foule apparaît, circulant dans un magnifique contre-jour qui découpe les silhouettes. Encore une belle représentation de ce que cet amour apporte dans la vie de Barry, désormais moins solitaire.
Il faut également souligné l'univers sonore parasitaire, avec une musique au influence expressioniste. Cette bande sonore qui alimente le dérangement et le chaos qui règne pendant un certain moment du film, avant le calme, c'est la tempête.
Dans son montage, le film est articulé de séquences où s'entremêlent des bandes de couleur psychédéliques. Sans lien particulier avec l'esthétique globale du reste du film, ces séquences sont comme une sorte d'hallucination, de transe, rappelant les périodes de folie du personnage de Barry, mais aussi de cette espèce d'amour intense et surréaliste tellement elle est subite.
Tout ce qui arrive en parallèle de cette histoire d'amour démontre l'évolution du personnage qui réussit à canaliser sa colère si intense. Il prend confiance en lui, évidemment. L'univers est particulier et surprenant. Àvoir.
Je donne 7/10 à cette compote de pomme non sucrée.
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