jeudi, mai 05, 2011

Amadeus

J'ai trouvé le temps de visionner un film pendant mon voyage à Québec, chez Kate. Amadeus est un film de Milos Forman, réalisateur Tchécoslovaque datant de 1984. Hé oui, le réalisateur d'un de mes films sur ma liste À voir dans la section classique, c'est-à-dire Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975). Ce réalisateur est toujours actif. Sur imdb, on annonce la pré-production en cours du film The Ghost of Munich prévu pour 2012. 

Amadeus raconte l'histoire du grand compositeur Wolfgang Amadeus Mozart par le biais de Antonio Salieri, un de ses contemporains italiens actif à Viennes. Celui-ci est épris d'abord d'une grande admiration pour cet enfant prodige, toutefois, elle se transforme rapidement en jalousie et en haine. Salieri tend peu à peu vers la folie alors qu'il élabore des stratagèmes diaboliques pour détruire la vie d'un homme indéniablement talentueux. 

Je ne m'imaginais pas ce genre de film. Je voyais autre chose. La pochette me renvoyais à un imaginaire puissant et abstrait. Pourtant, le film est d'abord est avant tout sous l'influence de la biographie. Les références historiques, les dates, les débuts, la fin; tous ses éléments nécessaires pour reconstituer l'histoire de ces deux êtres sont apportés de façon intelligente par le biais du flashbacks. Le film débute alors qu'un "Homme de Dieu" se présente à la maison des fous à la rencontre de Salieri. L'histoire est alors narré par ce personnage curieux et déséquilibré, un Salieri âgé et sénile. 

Le plus étrange, c'est qu'on devrait porté au personnage de Salieri une haine grandissante pour les actes qu'il a commis. Toutefois, ce personnage porte une humanité qui trahit sa méchanceté. On a du mal à ne pas comprendre ce qu'il a commis quand on voit devant nous l'évidence de l'inévitable destin tragique de Mozart, si frivole et insouciant. Il est troublant de se surprendre à se répéter que le pauvre Salieri voyait son empire se faire assaillir par le talent de l'enfant prodige... 

La distribution est convaincante, magnifique et attachante. Les lieux sont sombres et les ambiances sont grivoises même dans le luxe. On voit en Mozart son talent, sa jeunesse et son désir d'approfondir. On en découvre également davantage sur le milieu musical de l'époque, son fonctionnement, ses règles et normes.

On fait également souvent intrusion dans la vie de Mozart, dans sa famille, ses comportements, ses habitudes les plus mauvaises. On ne peint pas un personnage parfait, c'est ce qui est admirable, puisque malgré tout on lui voue beaucoup d'attachement. Ce n'est toutefois pas le cas pour le personnage de sa femme, Constanze, ni pour Salieri. Car, même si Salieri ne m'est pas apparu comme totalement détestable, grâce à cet humanisme que j'ai évoqué. On le comprend bien, on sait son esprit taillé dans la religion la plus complète. Il s'est voué tout une vie à se tenir droit sous les yeux de son Dieu bienveillant, mais voilà qu'il voit sa vie, son modèle religieux par excellence, se détruire à l'arrivé d'un jeune homme rebelle doté d'un talent qu'il jalouse... 

Il s'agit donc d'abord et avant tout, à mes yeux, d'une importante manifestation du pouvoir religieux de l'époque et la société qui s'y est forgée. Dans Amadeus, le destin se forge dans la main des autres, de ceux qui sont puissants dévoilant une raison qui n'est, au fond, pas si raisonnable...

De quoi donner le goût de se taper le film sur Ludwig Van Beethoven...

La trame sonore est magique et, bien sûre, essentiellement issu du répertoire de Mozart !

Je donne 8/10 à ces pâtes parma rosa.

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