Tourné à Beyrouth, au Liban, ce film sous-titré en anglais est loin d'être désagréable. On y retrouve un agréable mélange entre l'arabe et le français, aussi le film est-il financé par un fond de France et le Ministère de la culture du Liban. Il est réalisé par Nadine Labaki qui joue également dans le film le rôle intéressant de Layale. Cette réalisatrice oeuvre depuis environ 3 ans dans le milieu, touchant à la télévision, au court-métrage et enfin au long-métrage, et tout cela, sous différents rôles allant de productrice à actrice ! Caramel est sortie en 2007, et a remporté de nombreuses récompenses depuis sa sortie.
Le film Caramel met en scène 6 femmes. Leur situation diverge en tout point, sauf sur certains aspects. Ne leur parler pas d'amour, elles le vivent si différemment. Elles partagent quand même un salon d'esthétique où elles travaillent et entretiennent leur amitié commune. L'une a des enfants, l'autre a un amant, l'autre est homosexuelle... Que de différences dans un même lieu.
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La belle Layale, interprété par la réalisatrice, Nadine Labaki. |
Le film réside dans beaucoup de nons-dits. Ceux-ci sont pourtant criant de vérité. On nous le fait sentir par des plans silencieux où des échanges de regard témoignant de tout et de rien à la fois. Le film évolue lentement vers une certaine sagesse, débutant dans les propos multiples, les maladresses; alors qu'il se conclue sur des silences, des consentements muets, et des actions significatives.
Les femmes sont-elles effectivement capables de s'entraider, de ne pas se dévorer la laine sur le dos? Malgré le fait que les personnages principaux sont des amies proches, les femmes qui les entourent sont source de problème, d'handicape. Oui, parce que lorsqu'une fille se trouve un homme, elle disparait : se dévouant presque uniquement à l'amour de sa vie. Encore faut-il choisir le bon... Certaines d'entre-elles ont fait le mauvais choix. Elles subissent aujourd'hui les conséquences de ces choix. Elles ont beau penser ce qu'elles veulent des hommes, reste que les femmes sont entre elles des compétiteurs... Ce n'est pas quelque chose de flagrant dans le film, c'est plutôt en annexe à son sujet.
Caramel, titre évocateur, parle à la fois du caramel que l'on mange comme sucrerie, et d'un outils d'épilation de salon. À la fois délicieux et douloureux, le caramel est ici symbole de féminité. Cette féminité ponctuée de bonheurs et de malheurs, d'erreurs et de réussites.
Belle réalisation sur la condition féminine, dans un endroit dans le monde où l'on garde une conception souvent fausse de ce qu'il en est réellement.
Je donne 9/10 à ce caramel encore chaud.
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