Un dimanche soir assez banal. La pluie qui tombe partout en ville. Bref, c'est dans ces soirs-là que tu prends le temps d'écouter un film; que t'as pris le temps de choisir aussi. Si vous avez aimé Fantastic M. Fox (2009) de Wes Anderson, sachez que ce n'est pas le seul bon film qu'il ait réalisé. Un petit retour en arrière dans sa filmo vaut le coût pour The Darjeeling limited (2007). Le film a été très peu médiatisé il me semble, et pourtant, a de belles têtes d'affiches au casting : Owen Wilson, Adrien Brody et Jason Schwartzman qui forment un trio tout simplement magique.
Francis, Peter et Jack sont trois frères, même si ça ne sautent pas aux yeux tout de suite. Les trois se retrouvent en Inde à bord du Darjeeling limited pour un voyage spirituel organisé par Francis, le plus âgé. Les trois frères sont dans un état pitoyable, leur vie allant de travers depuis la mort accidentelle de leur père : l'un a laissé sa femme enceinte à l'autre bout du monde sans même lui dire qu'il partait, l'autre vit une relation amoureuse défaillante et instable, tandis qu'un autre est quasi-défiguré suite à un accident et se drogue constamment de sa médication. Les trois frères tenteront également lors de leur voyage en Inde de visiter leur mère, qu'ils n'ont pas vu depuis son absence remarquée aux funérailles du père...
L'alcool coule à flot, les cigarettes ne cessent de s'allumer : on est dans un univers aux couleurs vives de l'Inde, de la couleur de son soleil et de sa poussière, en contraste avec l'état psychologique de ces trois frères qui ne se font même plus confiance.
Le film est magnifiquement dévoué à son histoire. C'est agréable de retrouver un film où la dramatisation est totalement absente. Je dis bien totalement. Les évènements se succèdent innocemment, sans amplification, pas de violon, de gros plan... Tout y est simplement, pas besoin d'une loupe pour voir de plus près : what you see is what you get. Ça c'est passé comme ça, simplement, pas de ralenti, ni d'accéléré, juste la situation qui arrive et qui part rapidement. Le spectateur se demande : Ça vient vraiment d'arriver ? De la même manière que les personnages se retrouvent devant un évènement auquel ils n'auraient jamais penser participer. (Je ne parle pas de trafic de drogue, vous verrez bien.)
Le langage du film est beau et unique, mais pas transparent. Quand je dis qu'il n'est pas transparent, c'est qu'il nous surprend en s'affichant clairement. Un peu surprenant au début, mais rapidement un élément adorable du film qui joue en sa faveur. Je parle de quoi là ? De panoramique rapide, mais mécanique : donc fluide. Je parle de jumpcut, de saut d'axe et de zoom-in. Pas le genre d'élément de langage que tu vois dans tous les films ! Tout cela fait en sorte que le film est d'une rapidité et d'un rythme agréable. On est loin du plan d'ensemble à la Haneke (je vous rassure), celui-ci qui utilise les plans d'ensemble et les plan-séquences dans la majorité de ses films (notamment Caché, 2005).
En plus d'avoir une belle brochette d'acteurs qu'on se plaît rapidement à voir dans un film de cette palette, les beautés de l'Inde apportent au film toute une bulle d'exotisme, de découvertes, ainsi que sa renommée de pays ô combien spirituel.
Je n'en dirai pas plus, mais j'ai adoré ce film. Je l'achèterais ! Wes Anderson me plaît de plus en plus. Surtout lorsque la chanson de Joe Dassin, Les Champs-élysées, s'entame à la fin du film suivie du générique. Une très belle trame sonore décore le film : Play with Fire de The Rolling Stone, mais surtout de la musique film à la 60's avec des compositeurs comme Satyajit Ray et Ustad Vilayat Khan.
Dernier point : le film est intemporel. Même si on peut croire que le film se déroule dans les années 70 ou 80, on peut tout aussi croire le contraire. Merci à l'Inde, ainsi qu'au retour de la mode Vintage.
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