dimanche, mars 27, 2011

E.T l'extra-terrestre

Hier, Julie et moi-même avons pris la décision d'écouter ce classique d'époque (1984) de Steve Spielberg en VHS dans mon petit salon frisquet alors que le froid envahissait de nouveau la métropole. On se demandait : E.T... mais  c'est quoi en anglais ? The extra-terrester ? Et bien, on était pas si loin, car le titre original anglais c'est E.T. : The Extra-Terrestrial !  Question résolue.

E.T est un petit extra-terrestre qui s'aventure un jour avec sa famille sur la planète terre. Lors de ce périple, toute sa petite troupe d'E.T. sont forcés à quitter rapidement, car des humains débarquent impunément. Le pauvre petit n'arrive pas à les joindre à temps et se retrouve seul sur cette planète qui n'est pas la sienne. Tout près, habite le petit Elliott et sa famille. Les deux êtres se rencontrent, et une amitié se forge entre les deux, mais E.T. veut retourner à la maison, quoiqu'il est de nouveaux amis terriens...


Bon déjà, on regarde le film sur VHS, alors d'or et d'emblée; on se dit que ça va être drôle. Effectivement, E.T. est film très comique, mais pas pour ce qu'on le croit vraiment. JE veux dire par là que les évènements et circonstances du film sont préalablement comiques, l'âge du film n'est pas le facteur le plus important de cet aspect humoristique. Les situations sont drôles et "cute". Je crois d'ailleurs que cela est alimenté par le côté "pour enfant" du film où à peu près tout n'est qu'un jeu, une partie de plaisir qui tourne d'ailleurs parfois en pleure...

Le film est fait en grand, à l'américaine. Le film est tourné essentiellement en Californie, alternant entre Los Angels et Culver City. Les plans sont magnifiques. Les séquences en extérieures nous offrent un paysage profond, boisé et tout en courbe. Il y a utilisation fréquente sinon quasi-permanente de travelling dont la hauteur nous confit l'utilisation d'une grue mécanique. C'est magnifique et combien grandiose.

Petit élément qui nous a bien fait marrer : le doublage lors des cascades. Il y a, à certain point du film, une poursuite entre des véhicules de police, et les petits garçons à vélo. Ils montent des collines à pique, et roulent assez vite pour jumper haut par moment. Il est clair que les vrais acteurs (vraiment jeunes) n'ont pas fait ces scènes ! Pas seulement de façon logique, quand on pense aux conditions de tournage, assurances, blablabla... C'est que, la doublure d'elliott est franchement plus grande que lui ! Il a quoi, 8 ans dans le film ? Aucune idée. Bref, il est petit. Et là, tout à coup, le voilà adolescent... On ne pouvait s'empêcher de rire.

En discutant du film, nous nous sommes demander s'il s'agissait du seul film holywoodien où la forme de vie alien était sans menace ? Je me suis dit : Ben non ! Mais je n'en suis pas certaine. Chose certaine par contre, E.T. ne reste pas sur la planète terre pour vivre en paix avec le genre humain. Et ce, malgré la demande du petit Elliott. Il faut dire que le film date bien avant le 11 septembre... contrairement au plus récent film de science-fiction où les attaques extra-terrestres fusent de partout.

Un bon classique à revoir. On aime E.T. parce que c'est une créature adorablement naïve et sympathique, surtout drôle. Il faut également le voir pour assister à la performance de la jeune Drew Barrymore.

Je donne 8/10 à ce pouding chômeur.

jeudi, mars 24, 2011

Biutiful

Les mardi, on aime les mardi : c'est moitié prix au cinéma ! C'est avec Stéph et Marie-Trash que je me suis rendu au cinéma du quartier latin pour voir ce dernier film d'Alejandro Gonzalez Iñarritu nommé Biutiful (2010). Le créateur de Babel (2006) et de 21 grammes (2003) se dépassent une fois de plus pour nous offrir un film tel qu'il a l'habitude de le faire : dans une ingénieuse complexité à la fois spirituelle et humaine. Le film est tourné à Barcelone, en Espagne. 

Uxbal est père de famille, séparé de sa femme Marambra, la mère de los ninos Ana y Mateo. Uxbal travaille avec l'illégal, conjuguant deal et police. Il vit dans un appartement en piètre état et, entre ses occupations, il va à la rencontre des endeuillés pour communiquer avec l'être cher et lui montrer le chemin de la paix. Seulement, voilà qu'il apprend son cancer, la maladie est telle qu'il ne lui reste plus que quelques mois, mas o menos. 
Uxbal et Ana dans la cuisine.

Inarritu a l'habitude de traité de sujets complexes, où la vie est inter-reliée. Il porte dans ses dicours cinématographique une sagesse; mais celle-ci confronte toujours la frustration, l'incompréhension, l'injuste... Les mises en scène de ses films rappellent la vie, bien sûre, et culmine en terme d'émotions, tant elles sont variées. Dans Biutiful, encore une fois, Inarritu nous livre un récit complexe, au montage plus simple mais pas moins intéressant que 21 grammes.

Uxbal voit le monde autour de lui se désintégrer, se défaire, mourrir... Mais voilà, en plus de tout cela en parallèle, il apprend lui-même que sa fin est proche. Toutefois, il ne veut pas partir, non, pas question. Voilà où réside tout le coeur du récit à mon avis. Il ne veut pas partir comme son père l'a fait, et que ses enfants n'est aucun souvenir de celui qu'il est, de ce qu'il a fait. Soulignons la performance de Javier Bardem qui a d'ailleurs été nominé aux Oscars.

Le film, dans son montage, est comme un cercle. Il commence avec les mêmes séquences qui le finissent. Bien sûre, ces séquences prennent une toute autre tournure, leur signification n'est plus la même : elle est désormais plus claire et concise.

Je m'aventure alors dans mon interprétation de ces séquences. Comme je le mentionnais plus tôt, Uxbal a peur de l'oublie, et encore davantage du départ. Ces séquences représentent justement ces deux dimensions.  La première séquence révèle, sous l'éclairage nocturne d'une simple lampe, la main du père et de sa fille, lors d'une discussion autour de la bague de mariage, monté d'un véritable diamant. Mais cette bague est d'abord et avant tout le seul souvenir qui lui reste de ses parents. Souvenirs qu'il transmet alors à sa fille, pour ensuite partir en paix, laissant la vie à son cours. La seconde séquence est dans les bois enneigés, Uxbal a devant lui un hibou mort au sol. Il le contemple quand son père arrive cigarette à la bouche. (il a dans les 20 ans, l'âge à laquelle il est mort au Mexique). Il lui parle de malchance, de superstitions, et lui offre finalement une cigarette. Les propos que son père lui dit alors qu'il se trouve de "l'autre côté" sont issues du récit et leur crédit revient partiellement à Mateo, le petit garçon d'Uxbal. Il parle également de la mer, immitant son sifflement, élément mystérieux du récit, voire à connotation spirituelle ou même purement onirique. C'est ensuite qu'ils quittent le bois, l'un suivant les pas de l'autre, vers un espace qui ne nous est jamais révélé.

Partir, disparaître, oublier, voilà la peur d'Uxbal. Il est en connexion avec les morts, il leur parle et leur montre le chemin vers "l'autre côté" qui s'avère n'être que le début. Voilà qu'il apprend qu'il va partir à son tour : seulement, il ne veut pas, il ne peut pas. Les choses suivent tout de même son cours, le livrant peu à peu malgré lui vers la mort, et c'est ainsi également autour de lui. Je ne veux pas révéler tous les éléments du récit, mais disons que même autour de lui, c'est la maladie, la pauvreté, et l'impuissance.

Bon, de la façon dont j'en parle, on croirait à quelque chose de lourd, mais non. Parce que malgré tous les malheurs du film, on y retrouve des moments de bonheur. Ceux-ci sont d'ailleurs souvent suscités par le souvenir, mais également vécu en temps réel. C'est une ode à la vie, et à sa cruauté. C'est aussi un film d'une grande sagesse où on parvient malgré les malheurs à atteindre la sérénité.

Pas de clichés, bien sûre, qu'un monde vraisemblable et totalement convaincant, décidemment, Biutiful est un film qui mérite un deuxième, voire troisième visionnement. Les messages du film sont multiples, subtiles, songeurs. On ne reste pas sur sa faim, Inarritu délivre totalement ! Buen Apetito !

Je donne 10/10 à ce poisson tilapia avec riz.

mercredi, mars 23, 2011

Kalifornia

Vendredi, oui, le vendredi je visionne un film, des films, les films, le film... Cette fois, je ne l'ai pas choisi. C'est encore le hasard qui est responsable de cette rencontre. Ma soeur et moi nous sommes donc installés, confortablement, sans attente particulière, devant un film intitulé Kalifornia et datant de 1993. C'est une réalisation de Dominic Sena qui tient dans sa filmo, un mélange entre la biographie d'artiste (Janet Jackson, Sting) et les films d'action avec des visages d'Hollywood. 

Deux couples complètement différents : Early & Catherine d'un côté, et Brian & Carrie de l'autre. Le premier couple est disfonctionnel, louche et crado, le second est "saint d'esprit". Lorsque le couple dit "saint" décide de partir pour la Californie pour faire un reportage sur les plus célèbres lieux de meurtre, ils décident de chercher pour des passagers additionnels pour aider à financer le voyage. C'est à ce moment que les deux couples rentrent en contact, et partage la route vers la Californie. Sur cette route, les choses dégénèrent, le sang coule et la peur les fait trembler.
Les deux couples en voiture.

Tout d'abord, la première chose qui fait honneur à ce film, non ce ne sont pas les grosses têtes d'affiche, mais leur évident talent d'acteur. Je parle surtout du rôle de Brad Pitt et de Kathy Larson qui jouent des personnages indécodables, et bon pour la psychiatrie. Au cours du film, on en apprend sur ces personnages bien dessinés et définis, mais le passé de Early reste flou. Il tue, mais sans explication vraiment possible, sinon celle du manque d'humanité; ce manque qu'on reproche aux tueurs en série, sociopathes et psychopathes de ce monde.

L'univers du film est glauque, dans les jeux d'ombres, dans les couleurs froides. De quoi donner des frissons dans le dos.

Autre point positif, c'est un road movie. Tout l'action du film est sur la route, sur des lieux qui varient, des hôtels aux bars allant jusqu'aux dépanneurs. Les voyageurs aimeront le côté road movie du film, même si c'est un road movie psychologique ? Au fil du voyage, la peur grandit, les destinations changent, et les choses deviennent hors de contrôle. Le couple insouciant déterminé à parcourir les lieux de crime sur la route de la Californie rencontrent plutôt la peur, la vraie. Brian réalise d'ailleurs, il le dit, à la fin du film, que tout le monde peut tuer... tout le monde !


C'est un très bon film, mais de genre. J'entends par "de genre" qu'il suit une sorte de trame naturellement suivit par tous les films qui partagent un même but recherché (la peur, tiens). Quand tu commences un film d'épouvante, tu sais d'hors et d'emblée à quoi t'attendre. Il y a bien sûre des exceptions, au cinéma il y en a toujours !

Pour les gens qui sont passionnés par les personnalités troublantes, leur comportement. Encore une fois, le point fort du film est dans sa dimension psychologique.

Je donne 6/10 à cette liqueur brune.

samedi, mars 19, 2011

Punch-drunk love

J'aime le hasard, et surtout découvrir un petit bijou. Et bien voilà, je suis tombé sur un gros morceau pas plus tard qu'hier soir. Punch-drunk love est un film de 2002 d'origine américaine signé par Paul Thomas Anderson. Ce cher Anderson est également le scénariste du film, il s'est s'ailleurs inspiré d'un article dans le journal qui relatait l'histoire d'un universitaire, David, Phillips, ayant acheté pour 3 000 $ de pouding dont les coupons rabais sur l'emballage lui donnèrent accès à 1.25 millions de air miles ! Le réalisateur est aussi celui des films There will be blood (2007) et Boogie Nights (1997).

Barry Egan, seul homme d'une famille de 8 enfants, est un homme d'affaire dans la trentaine solitaire et en proie à des crises de grosses colères. Il rencontre finalement une femme, Lena Leonard, ce qui change sa vie. Ça, et des problèmes avec un propriétaire d'une compagnie de sex phone...

Par quoi commencer, troublant, troublant, pas tant le film, mais de voir Adam Sandler dans un film comme celui-ci. Il joue bien, on y croit. Cet homme est malheureux, définitivement intelligent également.

Barry, dès le tout début du film, habite dans des lieux vides, habités par le silence. Rapidement, les choses changent, les lieux qu'il fréquente deviennent achalandés au fur et à mesure que le récit avance. Des changements, pas les siens, font en sorte que sa vie prend un nouveau cap. Bonjour l'amour, et également la confiance en soi. 

La relation amoureuse de Barry et Lena n'est toutefois pas celle d'un amour typique. Il s'agit d'un amour instantané, mais aussi incompréhensible et mystérieux. Ils s'aiment, et c'est tout. C'est comme quelque chose de normal, de naturel, d'inconditionnel. L'apparition de Lena dans sa vie concorde avec celui d'un harmonium, petit piano artificiel à la sonorité de jouet. Mystérieux élément du récit qui semble amener à Barry un certain réconfort dans ces états de panique, puisqu'il s'amuse à en jouer quelques notes alors. 

Les plans d'ensemble éblouissent  de leur beauté, présentant tantôt le vide, le désert puisqu'aucune forme de vie ne semble y vivre. L'un des plans les plus remarquables est d'ailleurs celui qui couvre la pochette du film. À certain point du récit, Barry s'envole pour Hawaï rejoindre Lena qui y travaille. Ils se donnent rendez-vous à l'hôtel sur le balcon extérieur par où les gens font leur entrée.  C'est un contre-jour où on aperçoit d'abord Barry, complètement seul, puis arrive Lena qui lui saute dans les bras pour l'embrasser. À partir du moment où ils sont enlacés, une foule apparaît, circulant dans un magnifique contre-jour qui découpe les silhouettes. Encore une belle représentation de ce que cet amour apporte dans la vie de Barry, désormais moins solitaire. 

Il faut également souligné l'univers sonore parasitaire, avec une musique au influence expressioniste. Cette bande sonore qui alimente le dérangement et le chaos qui règne pendant un certain moment du film, avant le calme, c'est la tempête. 

Dans son montage, le film est articulé de séquences où s'entremêlent des bandes de couleur psychédéliques. Sans lien particulier avec l'esthétique globale du reste du film, ces séquences sont comme une sorte d'hallucination, de transe, rappelant les périodes de folie du personnage de Barry, mais aussi de cette espèce d'amour intense et surréaliste tellement elle est subite. 

Tout ce qui arrive en parallèle de cette histoire d'amour démontre l'évolution du personnage qui réussit à canaliser sa colère si intense. Il prend confiance en lui, évidemment. L'univers est particulier et surprenant. Àvoir.

Je donne 7/10 à cette compote de pomme non sucrée.

jeudi, mars 17, 2011

Le premier jour du reste de ta vie

Lors de cette soirée cinéma dans le secteur ligne verte de Montréal, Clara m'a aussi partagé ce film dont elle me ventait les mérites avec raison. Le premier jour du reste de ta vie est un film français réalisé par Rémi Bezançon et datant de 2008 (sortie en cinéma). Il a également été couronné de 5 prix et nominé 12 fois.

L'histoire raconte 5 jours décisifs dans la vie d'une famille, ni une famille parfaite, ni une famille disfonctionnelle, juste une famille. Un père, une mère, un grand frère, un petit frère et une petite soeur pour qui ces 5 jours relatent différents évènements à différents moments de leur vie qui marquent un revirement de situation dans leur comportement, leur avenir. 
La petite fille et le père.

Constitué d'une belle brochette d'acteurs français (ma source : Clara Cannesson), ce film livre assurément des performances convaincantes et naturelles. Jamais on ne remet en question tel ou tel personnage. Surprise pour moi de voir à l'écran Marc-André Grondin qui s'exprime dans un français dénué d'appartenance québécoise. Les cours de diction c'est important. Anyway, les personnages, en plus d'être bien interprétés, sont bien construits, complet dans leur entité, sans vide ou paradoxes. Pas de clichés non plus, que du vrai, du "déjà-vu" peut-être, mais agréable en soi. 

On m'a fait remarqué la musique du film, magnifique. Le compositeur est un certain surnommé Sinclair (Mathieu Blanc-Francard) qui a d'ailleurs également participé à un autre long-métrage de Bezançon : Ma vie en l'air sortie en salle en 2005.

L'espace gravite autour de la demeure familiale. On s'y retrouve toujours avec quelques différences près. Les chambres se décorent autrement, se vident... On a un sentiment de connaître le lieu et, avec tous les voyages dans le temps du film, on est content que retrouver ce lieu que l'on a l'impression d'habiter temporairement.

Mon seul hic est au niveau justement de la diégèse. Clara adore ce film, et le voyait en ma compagnie pour la énième fois... Elle connaissait toutes les étapes du récit, moi pas. Je me suis donc un peu perdu. Déconcentré ? Peut-être, mais reste qu'il faut rester les pieds plantés dans le récit pour ne pas perdre le fil et les petites perches qu'on nous tend. Astucieux ce montage, certainement, mais également dangereusement complexe. Il ne s'agit pas d'un défaut en soi, mais peut-être cela implique-t-il un deuxième visionnement pour perfectionner la compréhension qu'on en fait du film.

Il s'agit d'un beau discours sur les hauts et les bas de la vie, mais au-delà de ça : celle de la famille. Les choses changent, ne rentrent pas toujours dans l'ordre, mais apportent son gré d'amélioration. On ne finit pas sur une note joyeuse, mais sur ce qu'il a brillamment appelé Le premier jour du reste de ta vie.

 Je donne 8/10 à ce pop corn arrosé de vinaigre balsamique (c'est bon)

mardi, mars 15, 2011

The NeverEnding Story

Dimanche soir, Clara, Marie-Pier Hamelin et moi-même nous sommes donnés rendez-vous dans les bas fonds d'Hochelaga pour se faire une soirée cinéma. Parmi les deux films, j'ai nommé celui de 1984, The NeverEnding Story qui est signé par le réalisateur allemand Wolfgang Peterson, aussi reconnue pour le film Troy, 2004 (ou Troie en français). Qui aurait cru que ce film datant de notre enfance, et même celle de générations un peu plus âgés, provenait en fait d'Allemagne. Le DVD n'offre même pas le film dans sa langue originale ni sous-titre : juste anglais ou français. Probablement que le film a été acheté, retouché et mis sur DVD par nos voisins les américains, mais ça reste à vérifier. Quoi qu'il en soit, ce film a révolutionné le milieu cinématographique en l'Allemagne à l'époque, car il s'agissait alors du plus gros budget accordé à un film jusqu'à cette date. Le film a bénéficié d'un montant estimé à 27, 000 000 $, selon IMDB. 

Le film est une adaptation du roman de Michael Ende (1979) qui avait si honte du produit qu'il a d'ailleurs tenu à ce que son nom soit minuscule dans le générique. The NeverEnding Story raconte l'histoire incroyable d'un petit garçon qui fait la lecture d'un livre dans lequel il s'immerge complètement. L'histoire prend vit dans son imaginaire. Ce monde fantastique l'absorbe dans une lecture profonde, et même à s'y aventurer à la toute fin du récit pour sauver le sort de l'histoire de ce monde de Fantasia. 
Qui n'a jamais vu cette célèbre image d'Atreyu chevauchant le chien/dragon Farco?

Film étonnamment bien entretenue, il s'agit d'une grande surprise pour moi. Bon, les blue screens ne sont pas toujours subtiles, mais on comprend que, dans les années 80, la technologie était loin d'être ce qu'elle est aujourd'hui ! Voyez cette image mise juste pour démontrer mon point. Disons qu'à part cela, les effets spéciaux sont tout à fait réussis. 

L'univers du film est unique : qui a déjà entendu parler d'un escargot de course de la taille d'un cheval ? Toutefois, je dois dire que tout le crédit de cette imagination revient à l'auteur du roman, et non au réalisateur. Je ne sais pas s'il s'agit d'un problème de traduction, mais parfois: on a bien rit. La mésaventure d'Atreyu dans les "marécages de la mélancolie" s'avère très drôle. On se disait alors : "Ah, on reconnaît bien les Allemands. Tout est au deuxième degré." On parle de la Kultur ici ! En fait, c'est que le monde de Fantasia est envahie par le Néant. Le néant étant provoquer par le manque de foi des humains qui ne laisse plus aller leur imagination... Belle critique de la société sans rêve, devenu trop rationnelle. Dommage que la traduction détruise de façon ludique toute la portée "philosophie pour enfant".

Mentionnons que le film finit alors qu'il est en fait rendue au milieu du récit dans le roman. Ce qui fait en sorte que le film est très long pour ce qu'il raconte. Les enfants seront émerveillés, mais verront un cheval se noyer dans la mélancolie, un chien-loup mourir dans le sang, et j'en passe. Les adultes seront amusés, et peut-être enchantés. À voir dans une soirée entre amie, pour de beaux souvenirs mémorables. 

Il y a aussi The NeverEnding Story 2, pour les plus passionnés... ou pour compléter votre soirée.

Je donne 7/10 à ce chip jalapeno cuit à la marmitte.

jeudi, mars 10, 2011

The year Dolly Parton was my mom

Dimanche soir, au cinéma du quartier latin, Karine et moi avions une salle à nous seule ! On s'est donc assise confortablement, et on a sortie notre bouffe caché de nos sacoches. J'avais convaincu Karine de ne pas aller voir Méchant Menteur et de plutôt opter pour celui-ci, film canadien (mon deuxième d'affilé). The year Dolly Parton was my mom (2011) est une réalisation de Tara Johns qui signe son premier long-métrage de fiction.

1976, Elizabeth a 11 ans, bientôt 12. Elle espère chaque jour se réveiller avec une grosse poitrine ou découvrir dans ses petites culottes une trace de sa féminité. Ses obsessions par rapport à sa hâte de grandir sont vite détournés lorsqu'elle découvre que ses parents ne sont en fait pas ses parents... Élizabeth tente alors de rentrer en contact avec sa vrai mère qu'elle croit être Dolly Parton. La chasse du bonheur commence.

La jeune Élizabeth qui part rejoindre Dolly Parton.
Comme l'histoire de la jeune Élizabeth, le film est articulé de soubresauts, puis de calme. Les panoramiques lents et gracieux côtoient les trajectoires faite à la caméra épaule. Un peu comme la vie de la petite Élizabeth, le film est rythmé de joies et de peines, de secrets et d'inévitables.

Le bleu du film, celui du ciel, celui des yeux d'Éli, rappellent un univers de rêve. Tel l'affiche du film, le bleu est vraiment l'une des couleurs qui m'a marqué au cours du film. Ce bleu ciel, puissant et rêveur, mais surtout uniforme et infini.

Les gros plans nous gardent en proximité avec l'univers des personnages, de leur sentiment, de leur expression. Ces personnages qui sont bien amenés, développés, parfois choquants, puis vulnérables.

Dolly Parton comme figure maternelle, c'est bien pauvre. Aux yeux d'Élizabeth, Dolly Parton est surtout une icône féminine : mais la féminité n'est pas héréditaire.

The year Dolly Parton was my mom est un film qui traduit bien le petit monde des enfants/adolescents, mais aussi la réalité/la vie. On veut souvent ce qu'on ne peut avoir. Quand on l'a finalement, et qu'on réalise qu'on n'est pas la seule personne à désirer cette chose et que plusieurs autres le désire : on en veut plus. C'est ce désir de partir, mais pour mieux revenir. Le film témoigne aussi de la cruauté des enfants, de par leur extrémisme, leur pensée souvent stricte, réduite qui, heureusement, se modifie avec le temps...

Je donne 9/10 à ce bonbon suret. 





samedi, mars 05, 2011

At home by myself... with you

J'ai loué ce film sur Itunes Store pour 0,99 $. Je n'avais aucune idée de quoi il s'agissait, mais l'histoire me semblait intéressante et sympathique. Le film est canadien, je l'ai d'ailleurs réalisé en voyant le personnage principal sortir du lait Parmalat de son réfrigérateur ou lorsque Guy a sorti un sac La Senza. Outre son caractère canadien, il est réalisé Kris Booth qui signe d'ailleurs par le biais de ce film son premier long-métrage après avoir réaliser nombreux court-métrage. Le film date de 2009, et le tournage a eu lieu en Ontario. 

Romy Scott développe au cours de sa vie de multiples phobies dont la peur de l'extérieur. Convaincue de faire mourir son entourage à chaque fois qu'elle s'approche de l'une de ses phobies, elle se cloître alors chez elle où elle réussit à faire comme si elle avait une vie normale. Toutefois, les choses prennent une autre tournure lorsque sa voisine décède, sa meilleure amie refuse désormais de lui ouvrir ses boîtes qu'elle reçoit en quantité industrielle (Romy a la phobie d'ouvrir des boîtes) heureusement, un beau jeune homme vient s'installer dans l'appartement d'en face. L'amour l'amènera-t-elle à sortir les pieds dehors après 6 ans de captivité, alors qu'elle a 30 ans ? Elle qui travaille en tant qu'organisatrice de voyage touristique !
Romy et le charmant Guy...
Bon, sur l'affiche, il y a des tags line : Girl meets boy. Girl falls in love with boy. Girl can leave her apartment. Trouver l'erreur. Tout l'intérêt du film n'est pas tant autour de la relation amoureuse, mais plutôt de la phobie qui bloque cette relation. Ce cher Guy tente par tous les moyens possibles bien sûre, mais ce n'est pas facile de vaincre une phobie, le film soutient ce point. À un certain point même, j'avais envie de crier " Enyèye ! Vas-y Romy !" Mais à quoi bon ? Elle ne m'entends pas, et même si c'était le cas, elle ne bougerait pas plus. Guy réussit à la forcer à le faire grâce à son puissant pouvoir qu'il exerce sur elle. Le film évolue sur un rythme relativement lent. Le second visionnement est beaucoup plus agréable que le premier étrangement. Malgré ce rythme dit "lent", cela ne nous empêche pas de vouloir en savoir davantage sur la suite des choses. 

Romy est un personnage attachant, comique et franc. Elle est aussi porteuse d'une certaine innocence, celle d'un petit enfant. Son appartement où l'on s'y enferme avec elle pendant tout le film est coloré de teinte pastel et de décoration thématique selon les voyages qu'elles organisent pour ses clients. Le fait de rester toujours avec elle dans son appartement, c'est comme si on y était avec elle. Du coup, on s'y retrouve un peu chez nous, le paysage, on le connaît et on l'adopte, mais l'extérieur nous manque terriblement. C'est si beau... On se dit encore : Sort Romy, qu'on voit la lumière du jour. 

Le film débute avec une voix off, celle d'un narrateur extra diégétique, donc absent de l'histoire, un peu comme un Dieu tout puissant, ou encore la voix de la conscience de quelqu'un. Cette voix d'homme, de vieil homme même, donne un ton de moral au film. Rassurez-vous, la voix se fait très discrète, et ne se manifeste que par moment (J'aurais d'ailleurs souhaité l'entendre davantage). C'est un peu comme si notre père ou notre grand-père nous lis une histoire dans laquelle une petite leçon gît, bien au chaud. 

Ce début avec la voix off est accompagné d'animation. Une belle animation qui rappelle encore un dessin animé pour enfant (quoique c'est relatif) démontre alors la tendre enfance de cette chère Romy, mais surtout toutes les choses qui font en sortes qu'elle ait développé les phobies :  celle du homard, du baiser, de la tempête, d'ouvrir un contenant, et de sortir dehors. 

Le film est réussit. Il est légèrement prévisible, mais son caractère hors du commun lui permet d'échapper à biens des clichés où à ennuyer un spectateur légèrement blasé. 

Petit truc triste, après six ans, elle sort enfin à l'extérieur. J'aurais aimé la voir faire ses premiers pas dehors. Mais bon, peut-être l'équipe de production ont-ils connus des restrictions qu'on ne connaît pas aussi. Ce film est probablement l'un des 5 films canadiens sorties en 2009... hors Québec je veux dire.

Je donne 7/10 à ce verre de lait parmalat. 

jeudi, mars 03, 2011

Québec - Montréal

On était en Abitibi en début de semaine, moi et Clara, et le soir avant d'attraper la gastro (oui, cette belle maladie contagieuse qui vous fait vomir toute une nuit); mon papa fut enthousiaste de nous faire découvrir ce film qui ne m'était pas inconnue. J'ai nommé Québec- Montréal de Ricardo Trogi datant de 2002.

Une seule et même route, même lieu de départ, même destination, mais trois histoires différentes. Une gang de  chums de gars s'apprêtent à partir en voyage à Cuba, un couple déménage à Montréal, et deux collègues de travail covoiture pour assister à un congrès de travail. La vérité éclate entre Québec et Montréal, trouvant même le moyen de relier les destins des personnages d'une certaine manière : le monde est petit !

 2002 me semble si près, alors qu'il devient de plus en plus lointain. Les quelques effets spéciaux du film nous le rappelle, sans réel dérangement dans le propos du film; mais évoquant inconditionnellement l'âge du film. Sinon, les histoires des personnages restent modernes, sans date de péremption ou de "meilleur avant".

Les situations mettent en scène des personnages intéressants à l'exception du stéréotype du gars marié, plein de money money, détenant les dernières technologies de pointe et collectionnant les maitresses.

Le pathétisme côtoie l'hypocrisie et le malheur. Tel un film québécois, un vrai, la fin nous laisse sur une réflexion, sur la vérité, sans le bonheur du happy ending; mais portant toute l'ampleur que peut prendre nos actes et décisions.

Le film propose aussi une belle brochette d'acteurs dans des rôles surprenant (je pense à Isabelle Blais). Mais tous les personnages que l'on rencontre évoque curieusement une personne de notre entourage...

Le montage est adroit, et nous contient captivé, de sorte que l'on se passe de longueur sans pour autant éviter les silences, ceux souvent rencontrés sur la route.

Idée originale de Patrice Robitaille, vraiment captivante et intéressante. Mettre en parallèle des histoires sans lien qui se trouvent finalement en avoir : à la fois avec les autres personnages du film, et aussi avec nous, commun des mortels.

Le langage vulgaire dans la voiture des gars rappelle la vulgarité de mes compagnons. Témoignant d'une vérité qui nous entoure, les hommes (je n'exclue pas les femmes, mais ici ce sont les hommes) sont d'une vulgarité qui frôle l'insensibilité. En fait, c'est surtout comique.

Je donne 8/10 à ce pop corn extra beurre.

Annie Hall

Myriam a eu la bonté de me prêter le film Annie Hall de Woody Allen. Ce film de 1977 a remporté 4 Oscars !

Alvy Singer nous raconte avec humour son histoire amoureuse avec Annie Hall. Elle, jeune chanteuse dans les bars, lui, humoriste à succès. Elle veut aller en Californie; il est vendu à New York. Un beau portrait de l'amour entre deux êtres.
Annie Hall et Alvy Singer

 Ingénieux jeu de comédiens surtout par Woody Allen lui-même dans le rôle de Alvy, on ressent déjà un intérêt à son histoire un peu comme à celle d'un ami proche, ou même méconnue. Les confidences, celles d'Alvy et celles de Annie, sont souvent faites à voix hautes et à la caméra. Pourquoi avoir une voix off quand on peut les dire à haute voix et à la caméra ? Pourquoi cacher aux autres ce qui est flagrant ? Seulement, l'entourage ne réagit pas, il reste là, impassible, présent tel un décor plutôt qu'un acteur potentiel dans la situation. 

Étonnamment, malgré les hauts et surtout les bas rencontrés par le couple formé par Annie et Alvy, ce film donne envie de tomber en amour. Non seulement parce qu'il trace le portrait d'un amour complice, mais parce qu'il en montre aussi les défauts qui poussent ce couple à avorter leur amour. 

Le montage est relativement éclaté et ponctué d'ellipses. On saute dans le temps, on recule dans le temps; décidément, les souvenirs sont là et l'un mène à un autre et ainsi de suite. Ce ne sont pas les souvenirs qui manque. Cela témoigne d'une histoire qui s'étale sur une importante partie de sa vie, et qui prit également une ampleur considérable. Loin d'être banale, cette histoire est l'une qui compose la grande histoire de la vie fictive d'Alvy Singer, personnage vraiment développé. 

On aime, on ne comprend pas toutes les subtilités de l'humour américain de l'époque, mais on adopte l'amour : ça, c'est universel.

Ce que j'apprécie le plus dans ce film, c'est bien sûre le fait que Annie et Alvy restent en contact sur une fréquence plus étendue bien sûre, mais pour les romantiques : c'est beau. Cela prouve également que quand deux personnes sont vraiment liées par une profonde complicité : elle surmonte les problèmes, mais n'évite pas la confusion entre amitié et amour.

Ah, le temps qui passe ! Nostalgique, romantique, amoureux, sans être cucul, Annie Hall est délicieux.

Je donne 9/10 à ce homard frais.