J'avais "skypé" avec Kate l'autre jour, et elle m'avait parlé de Mary and Max, 2009 ce film d'animation fantastique qu'elle écoutait en boucle. J'avais déjà eu la chance de le visionner au cours du festival du cinéma internationale de Rouyn-Noranda, en 2009. Je ne pu m'empêcher de le voir encore, me disant que ce serait un bon prétexte pour en parler, et que c'est le genre de film qu'on peut écouter en boucle de toute façon. Ma soeur Anne-Marie m'a également tenu compagnie, elle pourra témoigner de l'expérience intense que ce fut. Le film est d'origine australienne (décidemment, les films d'animation de l'Australie se démarque), et est réalisé par Adam Elliot qui a déjà à son actif plusieurs films d'animation avec pâtes à modeler. Sa filmographie semble intéressante à approcher. Il a scénarisé, réalisé et également dessiné les plans du film. Le film est inspiré d'une histoire vraie, de sa propre vie même.
Mary, petite fillette solitaire de 8 ans, habite Melbourne, en Australie. Désespérément seule mais curieuse, elle décide d'écrire à un nom au hasard : Max Jerry Horovitz qui habite New York City, âgé de 48 ans et atteint du syndrome d'asperger. Pleine de questions et d'excitations, leur correspondance s'étend sur 20 ans. Mary grandit, Max grossit... L'histoire de leur route individuelle aboutit enfin sur une rencontre qui devenait inévitable.
Pendant une heure et trente deux minutes, notre monde disparaît : bienvenue dans le monde de Mary et de Max. L'un bâti dans le brunâtre, et l'autre dans la grisaille, leur monde est infiniment différent et captivant. Les détails, les manies, l'imaginaire des personnages qui parlent de leur monde est incroyablement précis. Partageant leur amour du chocolat, Mary n'hésite pas à lui envoyé du chocolat de chez elle tandis que Max lui envoie sa fameuse recette de hot dog au chocolat. Ils se donnent généreusement, partageant leur collection de Noblets (émissions qu'ils adorent), des cannes de lait concentré (lait de la vache sans l'eau avec ajout de sucre), des photos, des larmes mises en pot et de bien des questions qui leur passe par la tête.
![]() |
Le fameux hot dog au chocolat de Max |
L'on aurait tendance à croire qu'à cause de la grisaille et du brunâtre, leur univers sont tristes. Pourtant, il y a toujours de la vie, et même parfois de la couleur dans certains éléments qui représentent plus qu'une vulgaire chose.
Cette vie, celle qui est partout dans le film, c'est la vie animale autant qu'humaine allant jusqu'au mollusque. Les escargots dans la boîte au lettre, les pigeons au bord de la fenêtre, le coq de Mary qui n'est jamais bien loin, le poisson Arthur IX-X-XI-XII-XIII-XIV et XV dans le même bocal (chacun leur tour bien sur, après quoi ils auront chacun visité la cuvette), le chat de ruelle à l'oeil manquant, et j'en passe, tous contribuent à cette vie qui grouille partout autour, sans pour autant y mettre de la joie ; bien qu'ils ajoutent souvent l'humour, sont d'abord et avant tout là parce qu'ils font parties de ce monde. Ils sont des membres importants de cet univers qu'est le leur.
Lorsque je parle de couleur : je parle de rouge. Ce petit rouge qui est souvent minime, mais qu'on repère tout de suite tant leur contraste avec le reste est frappant. Un petit ponpon tricoté par Mary que Max arbore par-dessus son petit chapeau de juif (même s'il est athée), une langue qui sort pour déguster du chocolat, une barrette... Ces petits éléments qui soudent leur amitié, et qui font en sorte que ces petites choses de la vie valent davantage que ce qu'on leur accorderait habituellement. Ainsi, on ne le dit pas, on l'évoque tout simplement et l'illustrant. Il s'agit d'un monde qui parle de lui-même par sa complexité, son étendue développé et merveilleusement bien amenée ainsi que, bien sûre, de son authenticité.
Cette vie, celle qui est partout dans le film, c'est la vie animale autant qu'humaine allant jusqu'au mollusque. Les escargots dans la boîte au lettre, les pigeons au bord de la fenêtre, le coq de Mary qui n'est jamais bien loin, le poisson Arthur IX-X-XI-XII-XIII-XIV et XV dans le même bocal (chacun leur tour bien sur, après quoi ils auront chacun visité la cuvette), le chat de ruelle à l'oeil manquant, et j'en passe, tous contribuent à cette vie qui grouille partout autour, sans pour autant y mettre de la joie ; bien qu'ils ajoutent souvent l'humour, sont d'abord et avant tout là parce qu'ils font parties de ce monde. Ils sont des membres importants de cet univers qu'est le leur.
Lorsque je parle de couleur : je parle de rouge. Ce petit rouge qui est souvent minime, mais qu'on repère tout de suite tant leur contraste avec le reste est frappant. Un petit ponpon tricoté par Mary que Max arbore par-dessus son petit chapeau de juif (même s'il est athée), une langue qui sort pour déguster du chocolat, une barrette... Ces petits éléments qui soudent leur amitié, et qui font en sorte que ces petites choses de la vie valent davantage que ce qu'on leur accorderait habituellement. Ainsi, on ne le dit pas, on l'évoque tout simplement et l'illustrant. Il s'agit d'un monde qui parle de lui-même par sa complexité, son étendue développé et merveilleusement bien amenée ainsi que, bien sûre, de son authenticité.
Le film est classée dans comédie, mais je préfère avertir que le contenu n'est pas léger. Le film, d'une intensité dramatique rarement atteinte en animation, parle de la vie, de la mort, de la solitude, de l'incompréhension, de la diversité, mais surtout de la fragilité humaine. Tout l'aspect de la comédie de ce film réside dans l'étrangeté de ces deux êtres extraordinaires, dans leur vision des choses et de la façon dont ils l'abordent. Un beau compromis lorsqu'on hésite entre drame et comédie. Pour les pessimistes, je recommande fortement ce film (non pas qu'il soit pessimiste, mais provoque en ceux-ci un fort sentiment de satisfaction). Je me déclare pessimiste à temps partiel, et désormais admiratrice de ce magnifique film. Suivons le réalisateur de près...
Pour ceux qui visionneront le film dont je ne veux pas trop en dévoiler, ma scène préférée est celle où résonne une magnifique chanson : "Que sera sera" interprété par Pink Martini. C'est là, il me semble, l'un des moments forts du film (après la fin, cela va sans dire!)
Je donne 10/10 à ce hot dog au chocolat !
Aucun commentaire:
Publier un commentaire