mardi, février 08, 2011

Sherlock Holmes

Bon, je dois vous dire quelque chose : je suis une amatrice de roman policier. Pendant longtemps, mon auteur préféré fut Arthur Conan Doyle (auteur de Sherlock Holmes). J'ai lu beaucoup de ses romans, et je les adore. Quand le film est sortie, 2009, je me suis dit : Oh merde. On le sait, les oeuvres littéraires sont majoritairement meilleures que les films qui en sont l'adaptation. Heureusement, Sherlock Holmes, réalisé par Guy Ritchie (aussi connu pour Snatch,2000, et Rocknrolla, 2008), est un film réussie et charmeur. 

Sherlock Holmes et son acolyte le Dr Watson tentent de solver le mystère entourant les évènements meurtriers initiés par Blackwood qui est accusé de manipuler la magie noire. 
 Ce n'était pas la première fois que je visionnais ce film, je dois bien l'admettre. Mais avouez : Comment une admiratrice de Sherlock Holmes aurait-elle pu ne pas voir un film à son sujet ? C'était impossible, on en convient. D'abord, j'étais très méfiante. J'étais persuadé qu'on m'amadouait avec un casting délicieux pour nous faire oublier la médiocrité de l'adaptation. Et bien, je me trompais. Non seulement le casting est approprié, mais l'adaptation est réussie !! Par quoi commencer... Tellement de chose à dire, je vais faire de mon mieux. 


Parlons d'abord de l'esthétisme. Le contenu du film reflète bien son affiche publicitaire. Les teintes de bleu, des couleurs froides, un éclairages sombre avec des jeux d'ombre, de la pluie, de la brume et de la boucane de tabac : un ambiance tel que le décrit les romans de Conan Doyle. L'ambiance y est, nous voilà au Baker Street chez le détective privé le plus intelligent et, surtout, le plus observateur de Londres. 

Cela m'amène à parler du rythme du montage. Guy Ritchie a misé sur des effets de ralentie judicieux qui sont superposé à la narration de Holmes qui nous partage son analyse. Tandis qu'il met KO son adversaire, on peut entendre ses réflexions et ses justifications : ce qui rend la situation fort cocasse et, du même coup, efface l'idée de violence gratuite. Les ralenties rendent aussi les batailles fascinantes, et ... belles ! Suite au ralentie, on enchaîne avec la même scène, mais en mode normal. Ainsi, il nous est possible d'assister à la fois à la réalité (celle du film) et à la réalité de Holmes (sa propre vision). Ce qu'il faut dire, c'est que c'est là ingénieux, car Holmes est un personnage très mystérieux et, disons-le, étrange. Dans ce film, le spectateur a accès à une certaine exclusivité en suivant de très près ce personnage méconnue et complexe. La complexité du récit est un obstacle important. Un roman policier est complexe à mettre sur papier, ce l'est aussi au montage filmique. Ici, le film réussit à se faire clair, sans jamais qu'il y ait de confusion, mais beaucoup d'éclaircie dans les moments les plus nébuleux. On nous fait comprendre une partie du problème, simplement en évoquant par une série de plans rapides additionnée d'une voix off (celle de Holmes).

Le jeu des comédiens, les dialogues du scénario (et d'ailleurs, le scénario lui-même) sont intelligents : il y a la une forme de subtilité naturelle qui relève simplement du génie. Je dis ça parce que j'ai rarement vu une adaptation aussi réussie (presque meilleure). Robert Downey Jr et Jude Law incarnent parfaitement les personnages. On sent la complicité, on évoque des souvenirs issues de leurs autres nombreuses aventures. Et c'est bien cela la beauté de leur dialogue, c'est leur façon d'évoquer naturellement leur situation antérieur et de mettre en situation sur ce qu'ils vivent présentement. Car, oui, leurs aventures sont nombreuses contrairement à ce que l'on aurait tendance à penser. Ce film n'est qu'une parcelle de toutes leurs aventures.

De plus, l'époque industrielle se fait sentir. Les constructions et l'exploitation des voies maritimes se font sentir. Oui, car les batailles aboutissent bien souvent sur les lieux de constructions où encore sur un port où tout un équipage travaille sur un gigantesque navire. S'ajoute à cette industrialisation, la primauté que Holmes accorde à la rationalité, et bien sûre sa victoire finale... Toutefois, Holmes vit dans cette aventure des problèmes d'ordre émotionnels : Watson s'apprête à déménager et à se marier, et celle qui l'a à deux fois tromper et également ensorcelé revient dans le décor. Ainsi, malgré l'importance de l'affectivité, l'ère est à la rationalité, et à l'empirisme... 

Oh. Et la musique. Incroyable ! Hans Zimmer, décidemment, je t'aime. 


Je donne 10/10 à ce Scone.

P.S 
Sur IMDB, on annonce que Guy Ritchie est en tournage pour un autre Sherlock Holmes.
Je vous tiens au courant.

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