Ça devait faire 5 jours que je le trainais, essayant en vain d'arriver à le visionner sans manquer de temps ou de sommeil... J'ai enfin eu le bonheur de l'écouter dans son entièreté, et en VHS en plus mes chers ! J'avais pratiquement oublié ce que c'était que d'ouvrir le gros boîtier qui protège cette cassette qui, au fond, est loin d'avoir la fragilité du DVD. Rosemary's baby de Roman Polanski, 1968, est un film américain dont le genre lévite dans les zones grises : entre fantastique, horreur-épouvante et le drame. Il s'agit apparemment d'une adaptation d'un roman. Je dois dire que c'est surtout parce que Roman Polanski me passionne, et d'autant plus sa filmographie.
Rosemary (interprété par Mia Farrow) et son mari comédien Guy déménage en appartement dans la ville de New-York. Leur nouvelle vie dans le bloc appartement prend une tournure étrange. Cette sensation d'étrangeté est accentuée par le comportement des voisins, de Guy son mari, de la mort subite, et des terribles accidents qui frappent leur entourage. Les choses empirent lorsque Rosemary tombe enceinte enfin, et entreprend la grossesse.
Je redoutais le film. J'avais peur d'avoir peur. On me disait : Rosemary's baby ? Ah oui ? Tiens-toi bien ! Et bien finalement, Antichrist est quand même pas mal plus intense sur bien des niveaux. Ici, tout la tension se trouve dans les situations et les sous-entendus mystérieux. Les personnages sont aussi fort étranges, et détestables. Leur comportement tellement intense, mais aussi leur fausseté évidente qui sont digne de leur hypocrisie, tout ça contre la pauvre innocence et bienveillance de Rosemary.
La si joyeuse demeure ou plutôt leur vaste appartement jaune canari inspire le bonheur et la bienveillance. Pourtant, cela rentre en contraste avec tout l'univers du film où la sorcellerie, la folie, le luciféranisme, et la mesquinerie l'emportent.
Étrangement, ce n'est pas tant la peur qui l'emporte dans l'émotion du film, mais surtout la colère engendrée par la vulnérabilité du personnage principal auquel on s'identifie, Rosemary. Les personnages autour sont frustrants tellement leur hypocrisie est flagrante. La mise en scène et le jeu est tout en finesse.
Normalement, la traduction me dérange. Mais la VHS était déjà traduite : pas de possibilités de sous-titres. Ici, je n'ai pas éprouvé de dérangement. Pourquoi ? Un bon travail de traduction ? Je ne crois pas, je crois plutôt à une habitude. Étant jeune, je visionnais des films VHS traduits, constamment. Peut-être est-ce la raison de ce sentiment inhabituel depuis l'ère du DVD ? Je n'en sais trop rien. Chose sûre, je crois que de retrouver cette vieille technologie fut un réel plaisir. Peut-être m'adonnerais-je davantage à l'exercice.
J'avais un peu explorer la biographie de Roman Polanski, homme à la vie tourmentée, mais résistant. Il a perdu sa femme, Sharon Tate alors enceinte de 8 mois, par la faute de Charles Manson, tueur en série et maître d'une secte nommé La famille. Tragédie surréaliste, l'évènement est survenue APRÈS la réalisation du film Rosemary's baby... Je croyais que le film avait été fait après, mais non : étrangement. Je vous invite à en savoir plus sur Roman Polanski, dont la tumultueuse vie est épatante. Je vous invite également à voir The Ghost writer, son plus récent film et le Pianiste. Les autres, je ne les ai pas encore vu, mais j'y compte bien.
Je donne 8/10 à cette viande saignante.
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