samedi, février 26, 2011

Cours, Lola, Cours

Petite soirée cinéma avec Clara et Myriam, parmi la panoplie de films que Myriam avait apportée, c'est celui-ci qui l'emporta. Le film ne m'était pas indifférent, mais je n'avais jamais pris le temps de l'écouter. Sortie en 1999, Cours, Lola, Cours est un film allemand réalisé par Tom Tykwer. Celui-ci est non seulement réalisateur, mais scénariste, compositeur et producteur. Il a d'ailleurs participé à la scénarisation du film Inglorious Basterds de Quentin Tarentino (2009), et a réalisé Le parfum : histoire d'un meurtrier en 2006. Bien sur, sa filmo ne se résume pas à cela, car ce réalisateur a un beau bagage cinématographique. Il est toujours actif, le plus récent étant Cloud Atlas (2011). 

Cours, Lola, cours raconte l'histoire de Lola (héhé) qui reçoit l'appel de son chum Manni qui est alors en état de panique suite à la perte d'un important montant d'argent issu d'une transaction de drogue. Lola tente alors de trouver un moyen de lui venir en aide par tous les moyens qu'elle possède : seulement, elle dispose de 20 minutes. Est-ce possible d'arriver à sauver la vie de son bien aimé en 20 minutes ? Les minutes sont comptés, les gestes doivent être calculés.

Lola alors qu'elle reçoit l'appel de Manni.

Fascinant récit au montage épileptique, Cours, Lola, cours mélange animation et fiction. Les split screens participent à cette intensité dramatique en démontrant les évènements parallèles où les personnages sont séparés d'un infime période de temps. Le film adopte beaucoup de plongée et de contre-plongée, reflétant le passage de la confiance à la méfiance, de l'espoir au désespoir, etc.

En terme d'action, Lola vit exactement le même évènement à trois reprises; mais jamais de la même façon. Chaque fois, elle modifie légèrement sont parcours, gagnant en minutes. Elle arrive finalement à ses fins, mais sans satisfaction réelle. 

La musique rave du film qui accompagne toutes les scènes où c'est la course contre la montre donne un ton agressif au film. Les personnages sont tous déjantés, égocentriques... C'est un peu comme un cauchemar surréaliste. Chaque fois que l'épisode recommence, Lola est plus déterminée, plus pressée. 

 On accède à l'avenir de certaines des personnes qu'elles rencontrent sur son chemin. Il nous est présenté sous une série de photos. Les photos dévoilent souvent une vie qui peut prendre une tournure dépourvu d'intérêt ou, à l'inverse, surprenante. Il faut être attentif, car ces personnages reviennent dans chacun de ses trajets. À chaque scène, dont chacun est au fond séparé par quelques minutes voire secondes, leur vie n'est pas la même dans l'avenir.


On a aussi accès à des ellipses qui nous amène dans l'intimité de Lola et Manni alors qu'ils parlent  de l'amour, de la mort, de l'avenir... Ces ellipse teintés du rouge, tel une chambre noire où l'on développe les photos, renforcent le lien qui uni ces deux êtres. 

Fascinant et intelligent, le film amène une réflexion sur la temporalité : celle de l'avenir, de celui de chacun (e). Chaque petit geste compte, et à chaque minute de notre vie ces gestes définissent une nouvelle perspective de ce qui nous attend. Après tout, la vie est surtout une question de hasard, peut-être même de chance ?

Je donne 9/10 à ce sac de chips au Ketchup !


Sleepy Hollow: La légende du cavalier sans tête

Quoi de mieux qu'un bon vieux film épouvante/fantastique à la Burton pour passer un jeudi soir en célibat (le chum de ma colocataire étant à l'extérieur de la ville). Johnny Depp nous a servit de preux chevalier, quoique son personnage soit tout autre chose... Sleepy Hollow est une adaptation du roman La légende de Sleepy Hollow de Washington Irving et qui connue également une adaptation télévisuelle la même année que le film de Burton; en 1999. Je me rappelle la première fois que j'ai vu ce film... Traumatisme d'enfance, puisque je devais avoir dans 10 ou 11 ans alors (supposant que je l'écoute à sa sortie).

La légende de Sleepy Hollow est celle du fantôme d'un ancien militaire venu pendant la guerre et qui semait la terreur par sa cruauté et qui persiste d'ailleurs à maintenir son régime d'épouvante dans le village. Il apparaît la nuit, sur le dos de son étalon noir, et coupe la tête de ses victimes. Têtes que l'on ne retrouve jamais. C'est alors que le "médecin-légiste" d'entant, Ichabod Crane, est envoyé par la cour de justice américaine à la quête de ce mystère notamment par ces fondements scientifiques dont Crane fait l'ultime instrument de ses démarches.
Ichabod Crane interprété par Johnny Depp

À noter que le film date. Les effets spéciaux sont vieux. Bien, disons que nous sommes loin d'Avatar de James Cameron. Mais, en somme, cela ne dérange pas trop car il n'y a heureusement pas une omniprésence d'effets spéciaux : cas fréquent dans le monde du cinéma de genre fantastique. 

Le monde est typiquement à la Burton, inspiré du sombre expressionnisme allemand, et mettant à l'avant des personnages singuliers, uniques. Même si ce réalisateur a fait beaucoup de travail d'animation, dont la plupart accessible pour les enfants, Sleepy Hollow ne rentre pas là-dedans. Les évènements, les meurtres sont sanglants et immoraux (je pense au meurtre d'une famille entière). Pour les avisés, la présence du sang dans ce film rappelle celle dans Sweeney Todd...

Le récit est un quasi-thriller où la raison tente d'expliquer un phénomène paranormal. Si des indices voient le jour, il amène tout de suite à une autre qui la confronte. Le paranormal et la rationalité sont-ils associables? Ici, c'est le cas. L'amour, inexplicable. Le fantôme meurtrier, paranormal. 

Quand on finit par comprendre les évènements, on se dit : Mais, c'est logique ! Et pourtant, ce ne l'est pas; et c'est bien ce que démontre ce film. Peu importe la vérité, la plus importante est celle à laquelle on adhère.     On ne peut pas tout expliquer, mais on peut arriver à comprendre dans un monde où la magie côtoie la science. 

Je donne 8/10 à ce sirop de maïs 
 
 

mardi, février 22, 2011

Stardust

Bon, un film fantastique ! Oui, oui. Je dois dire que les magiciens, les sorcières, les dragons, chevaliers et compagnie : c'est pas trop mon genre. Mais ce film, issu du fin fond de ses tiroirs abandonnés, me servie de divertissement un de ces soirs, alors que mon corps n'avait plus d'énergie physique, mais suffisamment dans mon encéphale pour me consacrer à son visionnement. Stardust date de 2007 et il est réalisé par Matthew Vaughn qui s'avère être davantage un producteur américain à en voir sa filmo. 

Un jeune homme, fils de mortel et de princesse mystérieuse d'une autre contrée, décide d'aller à la quête d'une étoile tombée du ciel pour la femme dont il est tombé amoureux : Victoria. Dans sa quête, il rencontre l'étoile qui s'avère être une femme aussi. Seulement, il n'est pas le seul à vouloir l'utiliser, de fils futur héritiers du Roi se batte aussi pour le collier qu'elle porte en son coup, tandis qu'un trio de soeur sorcière maléfiques désire manger le coeur de l'étoile pour retrouver la jeunesse éternelle.
Simple, me direz-vous. Et bien oui. Étonnement, le film m'a plus. 

Les effets spéciaux sont nombreux dans un film fantastique. Qui dit effets spéciaux, dit vieillissement précoce de la qualité technique du film. Ici, ce n'est pas le cas. Je sais que 2007 n'est pas si loin, mais avouez qu'en 4 ans : il s'en fait des choses en technologie ! Les effets spéciaux dans Stardust fonctionnent très bien, malgré le fait qu'il s'agit évidemment et consciemment pour le spectateur d'une illusion truquée. 

Autre point positif, l'humour du film. J'ai ris. Oui, et plus d'une fois. Je ne peux pas justifier pourquoi exactement, car je crois que j'étais légèrement fatigué. Il faut dire aussi que je ne m'attendais à rien de ce film, sinon d'un pur et simple divertissement prévisible. Mais, c'était très drôle. Genre : De Niro qui jour Capitaine Shakespeare. À la fois très drôle et ridicule. 

En fait, le film peut tout se permettre, étant donné son genre. Mais il constitue surtout en un gros gag, pas tout à fait onirique, sur un monde dont l'imaginaire est infini mais non pas sans cliché... 

Allez donc le voir, je suis fatigué. On dirait que je ne suis pas capable d'en dire plus sur ce film. Ah, les films de genre ! Plus j'y pense, plus c'était drôle...

Je donne 6/10 à ce gâteau à l'orange.



dimanche, février 20, 2011

Little Miss Sunshine

Émilie m'a fortement incité à voir ce film, allant même jusqu'à me le prêter. J'ai donc entrepris le visionnement, qui ne fut pas décevant. Little Miss Sunshine est un film de Jonathan Dayton et Valerie Faris datant de 2006, et d'origine américaine. 

Une famille hors de l'ordinaire avec papa, maman, la petite Olive, l'ado révolté, l'oncle suicidaire et le grand-père cocaïnoman partent avec leur Volks Westfalia jaune en Californie pour un concours de beauté Little Miss Sunshine. Ce concours compte beaucoup pour la jeune Olive, la famille décide de s'y rendre malgré le peu de temps dont ils disposent. 

Les premiers plans du film sont, à mon avis, les plus intéressants et les plus révélateurs du film. Gros plan sur les grands yeux bleus derrière les grosses barniques d'Olive, suivit d'un plan rapproché sur un écran de télévision où joue un enregistrement filmé du couronnement de Miss America (ou je ne sais plus quoi). Définitivement, Olive, jeune et innocente, est obsédée par ce concours de beauté et rêve d'un jour le gagner.

Une belle composition d'image qui m'a charmée.


Son père est aussi en proie à une obsession sur les gagnants vs losers. Il est tristement méchant lorsqu'il parle à sa fille de crème glacée et de ses impacts sur le poids. Olive est déconcertée, mais tout le reste de la famille l'incite à faire ce qu'elle veut bien faire. 

Dans Little Miss Sunshine, tout est une question de bonheur, et de bien-être. On est qui on est, et l'on fait bien ce qu'on veut.

Le début est intéressant. Il faut dire que l'on découvre tout l'univers autour duquel le film gravite. Mais la suite des choses est décevante. Je ne me suis jamais tanné de les voir pousser le véhicule briser pour lui permettre de démarrer par contre. Mais on se passerait bien de l'arrestation de la police corrompue ou de l'emprunt/vol ? d'un petit scooter par le père pour se rendre à un hotel où se trouve un collègue. 

Le film ne nécessitait pas autant d'action : le concours, et les émotions déclenchées par les évènements parallèles suffisaient. Leur faire vivre toutes sortes d'évènements improbables sur leur route étaient superflus quoique drôles parfois. 

J'aime les déplacements, l'exotisme de rouler sur une route les fenêtres ouvertes avec le bruit du Klaxon brisé (ça, c'était très drôle). Ce changement d'espace contribue également à l'action du film, et  justifie encore une fois l'inutilité de certains évènements superflus. 

Au-delà de tout cela, Little Miss Sunshine aborde quand même un beau message aux gens qui s'attardent trop à ceux qui les entourent : Faites ce que vous voulez, pas besoin d'être récompensé pour savoir que vous êtes bons/beaux. Les gens qui vous aiment vraiment vous aimerons toujours, pas comme des juges de concours...

Je donne 7/10 à ce p'tit rayon d'soleil. 

Life as we know it

C'est vendredi, non : on ne fait pas l'amour. On loue plutôt un film. Un petit film "sweet" comme on dit les filles : Life as we know it (2010) réalisé par Greg Berlanti.

Deux adultes célibataires et amis commun d'un couple se retrouvent avec la garde de l'enfant, après la mort subite du couple dans un accident. Ils décident alors d'accepter la garde, et de vivre ensemble dans la maison des défunts, malgré leur manque d'harmonie et de points communs.

Lors d'un souper entre amis, j'ai eu une discussion avec Julie. On parlait cinéma et elle me reprocha un point : "Tu dénigres délibérément les films américains. Tu ne prends pas le temps de les apprécier, c'est peut-être du divertissement, mais c'est avant tout du cinéma aussi." Elle avait raison. Mais, si je ne vois pas d'intérêt, me dis-je, c'est qu'il n'y a pas de profondeur, pas de réflexion, juste une histoire... Ça aussi, c'est vrai. Ah, quel univers paradoxal que le milieu culturel. 

Je repensais donc à mes cours de cinéma collégial, et de mon enseignante qui disait à peu près cela : " Le cinéma, c'est en quelque sorte un rêve, mais surtout un fantasme." Après tout, on a bien le droit de rêver ? C'est ce que le cinéma de 'divertissement' offre je crois. 
-Voir que le gars passe la sécurité sans se faire arrêter, disait mon père en écoutant un film.
- Arrête papa, c'est un film, c'est pas la réalité. Justement, répliquais-je à mon papa.

Moi qui aimait le cinéma à la base pour cette idée de rêver, ayant pour seul limite l'imagination... et le budget (chose que je ne réalisais pas immédiatement). Je me disais "C'est infini, ce que l'on peut faire". J'avais raison, mais j'ignore pourquoi j'ai perdu tout cela de vu. Désenchantement, I guess. 

Lorsque le film à commencer, je me suis dit : Allez, essaie de te laisser emporter. La vérité, c'est que je m'y retrouve moins. Pour moi, le cinéma doit inciter à une réflexion, ou au moins à de puissants sentiments : c'est là que se trouve la suprématie du cinéma : la manipulation émotive et psychologique.

Sinon le fruit de ma réflexion (en partie), ce film est divertissant. On rit, mais on ne pleure pas. J'ai aimé l'imperfection de leur rôle de parent, ainsi que leur romance. Sinon, c'est pas mal ça.

Je donne 4/10 à ce petit pot de bébé.

mercredi, février 16, 2011

Rosemary's baby

Ça devait faire 5 jours que je le trainais, essayant en vain d'arriver à le visionner sans manquer de temps ou de sommeil... J'ai enfin eu le bonheur de l'écouter dans son entièreté, et en VHS en plus mes chers ! J'avais pratiquement oublié ce que c'était que d'ouvrir le gros boîtier qui protège cette cassette qui, au fond, est loin d'avoir la fragilité du DVD. Rosemary's baby de Roman Polanski, 1968, est un film américain dont le genre lévite dans les zones grises : entre fantastique, horreur-épouvante et le drame. Il s'agit apparemment d'une adaptation d'un roman. Je dois dire que c'est surtout parce que Roman Polanski me passionne, et d'autant plus sa filmographie. 

Rosemary (interprété par Mia Farrow) et son mari comédien Guy déménage en appartement dans la ville de New-York. Leur nouvelle vie dans le bloc appartement prend une tournure étrange. Cette sensation d'étrangeté est accentuée par le comportement des voisins, de Guy son mari, de la mort subite, et des terribles accidents qui frappent leur entourage. Les choses empirent lorsque Rosemary tombe enceinte enfin, et entreprend la grossesse. 
Rosemary à son réveil d'une nuit mouvementée et cauchemardesque.

Je redoutais le film. J'avais peur d'avoir peur. On me disait : Rosemary's baby ? Ah oui ? Tiens-toi bien ! Et bien finalement, Antichrist est quand même pas mal plus intense sur bien des niveaux. Ici, tout la tension se trouve dans les situations et les sous-entendus mystérieux. Les personnages sont aussi fort étranges, et détestables. Leur comportement tellement intense, mais aussi leur fausseté évidente qui sont digne de leur hypocrisie, tout ça contre la pauvre innocence et bienveillance de Rosemary.

La si joyeuse demeure ou plutôt leur vaste appartement jaune canari inspire le bonheur et la bienveillance. Pourtant, cela rentre en contraste avec tout l'univers du film où la sorcellerie, la folie, le luciféranisme, et la mesquinerie l'emportent.

Étrangement, ce n'est pas tant la peur qui l'emporte dans l'émotion du film, mais surtout la colère engendrée par la vulnérabilité du personnage principal auquel on s'identifie, Rosemary. Les personnages autour sont frustrants tellement leur hypocrisie est flagrante. La mise en scène et le jeu est tout en finesse.

Normalement, la traduction me dérange. Mais la VHS était déjà traduite : pas de possibilités de sous-titres. Ici, je n'ai pas éprouvé de dérangement. Pourquoi ? Un bon travail de traduction ? Je ne crois pas, je crois plutôt à une habitude. Étant jeune, je visionnais des films VHS traduits, constamment. Peut-être est-ce la raison de ce sentiment inhabituel depuis l'ère du DVD ? Je n'en sais trop rien. Chose sûre, je crois que de retrouver cette vieille technologie fut un réel plaisir. Peut-être m'adonnerais-je davantage à l'exercice.

J'avais un peu explorer la biographie de Roman Polanski, homme à la vie tourmentée, mais résistant. Il a perdu sa femme, Sharon Tate alors enceinte de 8 mois, par la faute de Charles Manson, tueur en série et maître d'une secte nommé La famille. Tragédie surréaliste, l'évènement est survenue APRÈS la réalisation du film Rosemary's baby... Je croyais que le film avait été fait après, mais non : étrangement. Je vous invite à en savoir plus sur Roman Polanski, dont la tumultueuse vie est épatante. Je vous invite également à voir The Ghost writer, son plus récent film et le Pianiste. Les autres, je ne les ai pas encore vu, mais j'y compte bien.

Je donne 8/10 à cette viande saignante.  


lundi, février 14, 2011

Du poil de la bête

On en a très peu entendu parler de ce film québécois qui fait dans un genre peu commun. On s'entend pour dire que du fantastique québécois, ben c'est rare. Ma colocataire l'avait loué avec son chum hier (pour la Saint-Valentin ? Je sais pas...), et m'a gentiment fait part de cette location. J'en ai profité. Du poil de la bête (2010) est réalisé par Philippe Gagnon (Dans une galaxie près de chez vous 2, 2008 ) et produit par Réal Chabot ! On y retrouve le beau et PARTOUT Guillaume Lemay-Thivierge, ainsi qu'une belle brochette d'acteurs québécois, mais aussi des visages que je n'avais encore vu; qui sont aussi rafraîchissants.

Le fieffé menteur Joseph Côté se fait prendre à des activités non catholique, et est finalement emprisonné en attendant sa pendaison. Habile, il réussit à s'enfuir. Après avoir traversé des miles à pied, il trouve le corps mort du Père Brin D'amour, et lui prend sa soutane et ses biens personnels. Joseph, maintenant membre du clergé, trouve refuge dans la seigneurie la plus proche. Seulement, son arrivé concorde avec le début d'assauts de la part de bêtes mystérieuses qu'on nomme Loup-garous, et également avec l'arrivé du Seigneur, ses fils et les filles du roi (7) destinées au mariage. Lycanthropie sur les terres de la Nouvelle-France !
Le seigneur et ses fils, ainsi que les femmes du roi destinés au mariage.


D'abord, il faut faire abstraction du fait qu'il s'agit d'un film québécois. Arrêter de critiquer préalablement tout film hors de nos habitudes. Il faut encourager des tentatives comme celle-ci qui comportent des risques indéniables. Je dois dire que je suis fière de ce film. Pas pour les effets spéciaux, ça, ça vieillira mal, définitivement. Mais pour la magie qui a réussit à opérer pendant le film car, oui, j'ai embarqué.

Bon, Guillaume Lemay-Thivierge "m'énarve" un peu, mais il est bon. Son rôle lui va bien, et il le porte bien aussi, je dois l'admettre. (non pas que je crois qu'il soit un libertin... en tout cas) Les costumes sont vraiment remarquables, comme dans tous les films d'époques. J'adore aussi l'espace qu'on nous a présenté : les terres arides, ingrates et rêches qui refusent de se donner au pauvre agriculteur; la forêt, mystérieuse et dangereuse ; les bâtiments construits sur de petit squelette frêle qui menace de tomber ou de s'enflammer trop facilement. 

Il faut dire qu'on ne voit pas beaucoup de loup-garous et de sang, mais quand même : il y a beaucoup de morts. Mais, je trouve ça "normal". C'est vrai, pensez-y, on ne peut pas ne pas avoir de morts. J'ai trouvé que les morts ajoutaient au récit une gravité plus intense que si il y avait eu 3 morts... Alors de voir très peu les cadavres me ravit, et de même pour les loup-garous. Je trouvais ça intelligent de ne pas le montrer, comme ça le film vieillit mieux. MAIS, on les a montré. Je comprend, ça ne fait pas du film un mauvais... Mais quand même, c'est triste, parce que je ne suis personnellement pas satisfaite de leur image du loup-garou... Ça reste un avis personnel.

Il y a dans le film des moments cocasses... Comme c'est agréable de voir un film fantastique québécois !
Sérieusement, j'aime les films d'ailleurs. Mais je réalise que, tant qu'à écouter un film de loup-garou américain en anglais, j'aurai personnellement autant de plaisir avec un film de loup-garou québécois en français ! Genre : Le village vs Le poil de la bête.  Le village = bon, mais tellement protestant anglo-saxon. Le poil de la bête = catholicisme destroyé par le personnage de Joseph Côté. (Haha !)

J'en ris encore de revoir le personnage de Joseph Côté tenter de faire les sacrements suite à la mort du premier homme. Ce gars-là est tout le contraire d'un homme de religion. Il ne connaît aucune prière, sacre comme c'est pas possible et s'exprime en vrai coureur des bois. Il y a ici une intéressante critique de la religion, qui, au fond, ne valait pas grand chose quand la situation était vraiment en crise : lors d'une attaque de loup-garou par exemple. Quoique le père Brin d'Amour en savait pas mal là-dessus... Dommage, nous, on en saura pas beaucoup sur eux.

À voir, ne serait-ce que pour se faire sa propre opinion là-dessus. Mais aussi pour encourager notre cinématographie qui tente d'élargir son champs de vision. Je suis sûre que sans contrainte budgétaire, ce film aurait encore été mieux. 


Je donne 7/10 à ce gros steak saignant. 

dimanche, février 13, 2011

The Trostky

Beau samedi chaleureux en compagnie de Maxime sur les terres de Saint-Sauveur. Du vin, du filet mignon et un film : The Trotsky (2010). Un film canadien mesdames et messieurs, signé par le réalisateur et acteur Jacob Tierney.

Léon Bronstein, jeune étudiant du secondaire à Montréal, est convaincu d'être la réincarnation de Léon Trostky, célèbre militant russe aux idées marxistes/socialistes/syndicalistes. Léon est animé d'une détermination rare chez les jeunes étudiants, et fait face à des problèmes avec la foule qu'il veut défendre. Apathie ou ennuie ?



Je l'ai écouté en français, autant le dire tout de suite : c'est horrible comme torture la traduction. Mise à part ce petit dérangement, mon appréciation du film a été fort positive. Il me semble que des personnages comme Léon se font rare de nos jours. La désillusion se fait de plus en plus jeune. 

Le personnage de Léon est adorable, et tellement drôle ! Rien ne l'arrête, pas même le ridicule. Il accuse volontier tout être moindrement autoritaire de Fasciste et dictateur de la pensée, bref c'est à croire que le diable gravite tout près de nous constamment. Sa détermination l'amène à s'entourer d'acolytes sympathiques quoique peut-être trop stéréotypés. La représentation des étudiants est l'habituelle; mais comporte en soi l'idée d'un caricature cocasse d'une société composé de jeunes obnubilés par la fin des cours. 

Léon fait souvent le même rêve, signe de son obsession et de sa conviction d'être l'essence de quelqu'un d'autre. Dans son rêve, c'est la fameuse scène d'un classique du cinéma soviétique :  les marches d'Odessa, du film Cuirassé Potemkine, 1925. Cette scène du film, c'est un moment paisible qui se transforme en catastrophe alors que tout le monde fuit à l'arrivé des militaires. La foule en panique se piétine, et parmi l'hystérie, une femme en vient à perdre la grippe de son landau et de son bébé à l'intérieur. Dans Le Trotsky, Léon y figure alors comme le poupon dans la poussette, et se retrouve à être celui qui déboule les marches d'une bâtisse semblable au parlement (au lieu d'Odessa). Il se réveille alors en sursaut : quelle tourment ! J'ai trouvé la référence plus qu'intéressant, et combien pertinente.

Le film montre bien une réalité qui n'est plus la notre. La révolution ne fait pas partie de notre société. Le syndicalisme est une vague de moins en moins populaire, on y adhère naturellement, simplement. On ne se bat plus pour notre défense, tant qu'il n'y a pas de "réels" problèmes. Léon est tout le contraire de cela, il veut trop. Tout le monde autour de lui s'en fou, mais pas lui. Il est convaincue qu'il y a plus, et veut absolument défendre une cause, quitte à en inventer une. De plus, Léon est un fils d'une famille riche (père pdg) qui habite l'ouest de Montréal et va à l'école privée, parle anglais... bref, il n'a rien d'un garçon issu de la classe ouvrière désireux d'en sortir : c'est la le cocasse de la chose, puisqu'il vit très bien tout comme le laisse entendre les gens autour de lui.

Les références dans le film sont multiples : Ernesto Che Guevera, Lénine, Mao, Staline, Marx, Trotsky, etc. Le rouge se fait toujours une petite place dans l'espace, et le signe du fossile et du marteau est loin de se faire absent. 

Intéressant, mais surtout comique, le film a un cachet tiré tout droit de l'originalité de son scénario. 

Je donne 7/10 à ce boeuf Stoganov 

mardi, février 08, 2011

Sherlock Holmes

Bon, je dois vous dire quelque chose : je suis une amatrice de roman policier. Pendant longtemps, mon auteur préféré fut Arthur Conan Doyle (auteur de Sherlock Holmes). J'ai lu beaucoup de ses romans, et je les adore. Quand le film est sortie, 2009, je me suis dit : Oh merde. On le sait, les oeuvres littéraires sont majoritairement meilleures que les films qui en sont l'adaptation. Heureusement, Sherlock Holmes, réalisé par Guy Ritchie (aussi connu pour Snatch,2000, et Rocknrolla, 2008), est un film réussie et charmeur. 

Sherlock Holmes et son acolyte le Dr Watson tentent de solver le mystère entourant les évènements meurtriers initiés par Blackwood qui est accusé de manipuler la magie noire. 
 Ce n'était pas la première fois que je visionnais ce film, je dois bien l'admettre. Mais avouez : Comment une admiratrice de Sherlock Holmes aurait-elle pu ne pas voir un film à son sujet ? C'était impossible, on en convient. D'abord, j'étais très méfiante. J'étais persuadé qu'on m'amadouait avec un casting délicieux pour nous faire oublier la médiocrité de l'adaptation. Et bien, je me trompais. Non seulement le casting est approprié, mais l'adaptation est réussie !! Par quoi commencer... Tellement de chose à dire, je vais faire de mon mieux. 


Parlons d'abord de l'esthétisme. Le contenu du film reflète bien son affiche publicitaire. Les teintes de bleu, des couleurs froides, un éclairages sombre avec des jeux d'ombre, de la pluie, de la brume et de la boucane de tabac : un ambiance tel que le décrit les romans de Conan Doyle. L'ambiance y est, nous voilà au Baker Street chez le détective privé le plus intelligent et, surtout, le plus observateur de Londres. 

Cela m'amène à parler du rythme du montage. Guy Ritchie a misé sur des effets de ralentie judicieux qui sont superposé à la narration de Holmes qui nous partage son analyse. Tandis qu'il met KO son adversaire, on peut entendre ses réflexions et ses justifications : ce qui rend la situation fort cocasse et, du même coup, efface l'idée de violence gratuite. Les ralenties rendent aussi les batailles fascinantes, et ... belles ! Suite au ralentie, on enchaîne avec la même scène, mais en mode normal. Ainsi, il nous est possible d'assister à la fois à la réalité (celle du film) et à la réalité de Holmes (sa propre vision). Ce qu'il faut dire, c'est que c'est là ingénieux, car Holmes est un personnage très mystérieux et, disons-le, étrange. Dans ce film, le spectateur a accès à une certaine exclusivité en suivant de très près ce personnage méconnue et complexe. La complexité du récit est un obstacle important. Un roman policier est complexe à mettre sur papier, ce l'est aussi au montage filmique. Ici, le film réussit à se faire clair, sans jamais qu'il y ait de confusion, mais beaucoup d'éclaircie dans les moments les plus nébuleux. On nous fait comprendre une partie du problème, simplement en évoquant par une série de plans rapides additionnée d'une voix off (celle de Holmes).

Le jeu des comédiens, les dialogues du scénario (et d'ailleurs, le scénario lui-même) sont intelligents : il y a la une forme de subtilité naturelle qui relève simplement du génie. Je dis ça parce que j'ai rarement vu une adaptation aussi réussie (presque meilleure). Robert Downey Jr et Jude Law incarnent parfaitement les personnages. On sent la complicité, on évoque des souvenirs issues de leurs autres nombreuses aventures. Et c'est bien cela la beauté de leur dialogue, c'est leur façon d'évoquer naturellement leur situation antérieur et de mettre en situation sur ce qu'ils vivent présentement. Car, oui, leurs aventures sont nombreuses contrairement à ce que l'on aurait tendance à penser. Ce film n'est qu'une parcelle de toutes leurs aventures.

De plus, l'époque industrielle se fait sentir. Les constructions et l'exploitation des voies maritimes se font sentir. Oui, car les batailles aboutissent bien souvent sur les lieux de constructions où encore sur un port où tout un équipage travaille sur un gigantesque navire. S'ajoute à cette industrialisation, la primauté que Holmes accorde à la rationalité, et bien sûre sa victoire finale... Toutefois, Holmes vit dans cette aventure des problèmes d'ordre émotionnels : Watson s'apprête à déménager et à se marier, et celle qui l'a à deux fois tromper et également ensorcelé revient dans le décor. Ainsi, malgré l'importance de l'affectivité, l'ère est à la rationalité, et à l'empirisme... 

Oh. Et la musique. Incroyable ! Hans Zimmer, décidemment, je t'aime. 


Je donne 10/10 à ce Scone.

P.S 
Sur IMDB, on annonce que Guy Ritchie est en tournage pour un autre Sherlock Holmes.
Je vous tiens au courant.

vendredi, février 04, 2011

Mary and Max

J'avais "skypé" avec Kate l'autre jour, et elle m'avait parlé de Mary and Max, 2009 ce film d'animation fantastique qu'elle écoutait en boucle. J'avais déjà eu la chance de le visionner au cours du festival du cinéma internationale de Rouyn-Noranda, en 2009. Je ne pu m'empêcher de le voir encore, me disant que ce serait un bon prétexte pour en parler, et que c'est le genre de film qu'on peut écouter en boucle de toute façon. Ma soeur Anne-Marie m'a également tenu compagnie, elle pourra témoigner de l'expérience intense que ce fut. Le film est d'origine australienne (décidemment, les films d'animation de l'Australie se démarque), et est réalisé par Adam Elliot qui a déjà à son actif plusieurs films d'animation avec pâtes à modeler. Sa filmographie semble intéressante à approcher. Il a scénarisé, réalisé et également dessiné les plans du film. Le film est inspiré d'une histoire vraie, de sa propre vie même.


Mary, petite fillette solitaire de 8 ans, habite Melbourne, en Australie. Désespérément seule mais curieuse, elle décide d'écrire à un nom au hasard : Max Jerry Horovitz qui habite New York City, âgé de 48 ans et atteint du syndrome d'asperger. Pleine de questions et d'excitations, leur correspondance s'étend sur 20 ans. Mary grandit, Max grossit... L'histoire de leur route individuelle aboutit enfin sur une rencontre qui devenait inévitable.

 Pendant une heure et trente deux minutes, notre monde disparaît : bienvenue dans le monde de Mary et de Max. L'un bâti dans le brunâtre, et l'autre dans la grisaille, leur monde est infiniment différent et captivant. Les détails, les manies, l'imaginaire des personnages qui parlent de leur monde est incroyablement précis. Partageant leur amour du chocolat, Mary n'hésite pas à lui envoyé du chocolat de chez elle tandis que Max lui envoie sa fameuse recette de hot dog au chocolat. Ils se donnent généreusement, partageant leur collection de Noblets (émissions qu'ils adorent), des cannes de lait concentré (lait de la vache sans l'eau avec ajout de sucre), des photos, des larmes mises en pot et de bien des questions qui leur passe par la tête. 

Le fameux hot dog au chocolat de Max

L'on aurait tendance à croire qu'à cause de la grisaille et du brunâtre, leur univers sont tristes. Pourtant, il y a toujours de la vie, et même parfois de la couleur dans certains éléments qui représentent plus qu'une vulgaire chose.

Cette vie, celle qui est partout dans le film, c'est la vie animale autant qu'humaine allant jusqu'au mollusque. Les escargots dans la boîte au lettre, les pigeons au bord de la fenêtre, le coq de Mary qui n'est jamais bien loin, le poisson Arthur IX-X-XI-XII-XIII-XIV et XV dans le même bocal (chacun leur tour bien sur, après quoi ils auront chacun visité la cuvette), le chat de ruelle à l'oeil manquant, et j'en passe, tous contribuent à cette vie qui grouille partout autour, sans pour autant y mettre de la joie ; bien qu'ils ajoutent souvent l'humour, sont d'abord et avant tout là parce qu'ils font parties de ce monde. Ils sont des membres importants de cet univers qu'est le leur.

Lorsque je parle de couleur : je parle de rouge. Ce petit rouge qui est souvent minime, mais qu'on repère tout de suite tant leur contraste avec le reste est frappant. Un petit ponpon tricoté par Mary que Max arbore par-dessus son petit chapeau de juif (même s'il est athée), une langue qui sort pour déguster du chocolat, une barrette... Ces petits éléments qui soudent leur amitié, et qui font en sorte que ces petites choses de la vie valent davantage que ce qu'on leur accorderait habituellement. Ainsi, on ne le dit pas, on l'évoque tout simplement et l'illustrant. Il s'agit d'un monde qui parle de lui-même par sa complexité, son étendue développé et merveilleusement bien amenée ainsi que, bien sûre, de son authenticité. 

Le film est classée dans comédie, mais je préfère avertir que le contenu n'est pas léger. Le film, d'une intensité dramatique rarement atteinte en animation, parle de la vie, de la mort, de la solitude, de l'incompréhension, de la diversité, mais surtout de la fragilité humaine. Tout l'aspect de la comédie de ce film réside dans l'étrangeté de ces deux êtres extraordinaires, dans leur vision des choses et de la façon dont ils l'abordent.  Un beau compromis lorsqu'on hésite entre drame et comédie. Pour les pessimistes, je recommande fortement ce film (non pas qu'il soit pessimiste, mais provoque en ceux-ci un fort sentiment de satisfaction). Je me déclare pessimiste à temps partiel, et désormais admiratrice de ce magnifique film. Suivons le réalisateur de près...

Pour ceux qui visionneront le film dont je ne veux pas trop en dévoiler, ma scène préférée est celle où résonne une magnifique chanson : "Que sera sera" interprété par Pink Martini. C'est là, il me semble, l'un des moments forts du film (après la fin, cela va sans dire!)

Je donne 10/10 à ce hot dog au chocolat !