Petite soirée cinéma avec Clara et Myriam, parmi la panoplie de films que Myriam avait apportée, c'est celui-ci qui l'emporta. Le film ne m'était pas indifférent, mais je n'avais jamais pris le temps de l'écouter. Sortie en 1999, Cours, Lola, Cours est un film allemand réalisé par Tom Tykwer. Celui-ci est non seulement réalisateur, mais scénariste, compositeur et producteur. Il a d'ailleurs participé à la scénarisation du film Inglorious Basterds de Quentin Tarentino (2009), et a réalisé Le parfum : histoire d'un meurtrier en 2006. Bien sur, sa filmo ne se résume pas à cela, car ce réalisateur a un beau bagage cinématographique. Il est toujours actif, le plus récent étant Cloud Atlas (2011).
Cours, Lola, cours raconte l'histoire de Lola (héhé) qui reçoit l'appel de son chum Manni qui est alors en état de panique suite à la perte d'un important montant d'argent issu d'une transaction de drogue. Lola tente alors de trouver un moyen de lui venir en aide par tous les moyens qu'elle possède : seulement, elle dispose de 20 minutes. Est-ce possible d'arriver à sauver la vie de son bien aimé en 20 minutes ? Les minutes sont comptés, les gestes doivent être calculés.
Fascinant récit au montage épileptique, Cours, Lola, cours mélange animation et fiction. Les split screens participent à cette intensité dramatique en démontrant les évènements parallèles où les personnages sont séparés d'un infime période de temps. Le film adopte beaucoup de plongée et de contre-plongée, reflétant le passage de la confiance à la méfiance, de l'espoir au désespoir, etc.
En terme d'action, Lola vit exactement le même évènement à trois reprises; mais jamais de la même façon. Chaque fois, elle modifie légèrement sont parcours, gagnant en minutes. Elle arrive finalement à ses fins, mais sans satisfaction réelle.
La musique rave du film qui accompagne toutes les scènes où c'est la course contre la montre donne un ton agressif au film. Les personnages sont tous déjantés, égocentriques... C'est un peu comme un cauchemar surréaliste. Chaque fois que l'épisode recommence, Lola est plus déterminée, plus pressée.
On accède à l'avenir de certaines des personnes qu'elles rencontrent sur son chemin. Il nous est présenté sous une série de photos. Les photos dévoilent souvent une vie qui peut prendre une tournure dépourvu d'intérêt ou, à l'inverse, surprenante. Il faut être attentif, car ces personnages reviennent dans chacun de ses trajets. À chaque scène, dont chacun est au fond séparé par quelques minutes voire secondes, leur vie n'est pas la même dans l'avenir.
On a aussi accès à des ellipses qui nous amène dans l'intimité de Lola et Manni alors qu'ils parlent de l'amour, de la mort, de l'avenir... Ces ellipse teintés du rouge, tel une chambre noire où l'on développe les photos, renforcent le lien qui uni ces deux êtres.
Fascinant et intelligent, le film amène une réflexion sur la temporalité : celle de l'avenir, de celui de chacun (e). Chaque petit geste compte, et à chaque minute de notre vie ces gestes définissent une nouvelle perspective de ce qui nous attend. Après tout, la vie est surtout une question de hasard, peut-être même de chance ?
Je donne 9/10 à ce sac de chips au Ketchup !