lundi, mai 30, 2011

Scoop

Encore un film où Woody travaille avec la belle Scarlett Johansson ! C'est un assez beau duo, disons-le. Scoop (2005) est une comédie mêlé à la romance et au suspense. Scoop est un agréable mélange, surprenant et comique. Le film est tourné à Londres, loin de la précieuse New-York de Woody Allen. Hé oui !

Joe Strombel, reporter sur le cas du tueur au tarot, meurt subitement. Obsédé par l'affaire, Joe en vient à poursuivre ses recherches même à partir de l'au-delà, rentrant en contact avec la jeune Sondra Pransky. La rencontre surnaturel de Sondra et Joe implique alors le sublimateur Splendini, qui se nomme en fait Sid Waterman (interprété par Woody Allen lui-même). Dans leur quête du suspect, une romance s'installe entre Sondra et Peter Lyman (leur suspect #1). Les choses se compliquent, et s'éclaircissent à la fois.

Sid et Sondra


Si Scoop est un film qui a passé relativement inaperçu, ce n'est pas parce qu'il est mauvais. Disons plutôt qu'il est, différent ! Je parlais justement aujourd'hui de cinéma avec un vieil ami, et il m'a rappelé un aspect important du cinéma. Il y a, pour faire court, un espèce de modèle "standard" du cinéma. Ce modèle est celui qu'on applique systématiquement aux films "normaux". Et bien, c'est une fausse idée, puisque le cinéma n'a point de limites. (tel est le cas pour plusieurs formes d'art d'ailleurs) Alors, si quelque chose dans un film est curieux, ce n'est point mauvais : juste différent.

Bon, c'était l'introduction éditorial. Maintenant, parlons de Scoop.

Il y a dans ce film un humour savant, subtile et typiquement Woodyen (c'est beau comme mot, hein?) L'art du dialogue est flagrant, les répliques s'enchaînent naturellement, rapidement, magnifiquement.

Il y a également une belle figuration humoristique de monde des morts, où l'on retrouve notre pauvre reporter Joe qui a trouvé la mort. Il est sur un bateau, qui lui est conduit par la mort. Oui, la mort avec la faux  et tout, et tout. C'est bien drôle et sympathique de voir les personnages si "sérieux" dans un environnement surréaliste et, plus j'y pense, faussement figuratif...

Au-delà de la romance entre Peter, le suspect, et Sondra, la jeune reporter; on retrouve un suspense qu'on a sous-estimé. Les éléments se brouillent, et on hésite finalement à croire à une vérité qui nous était flagrante au départ. Tout cela, au même rythme que les personnages en plus. Ce qui n'est pas désagréable  du tout.

Le personnage principal, Sondra, est particulièrement intéressant. Interprété par la sublime, que dis-je, sensuelle en plus Scarlett Johansson, le personnage nous intrigue dans son "déguisement" qui projète l'image d'une petite nerd. J'affectionne particulièrement les petites lunettes rondes !

Encore un beau petit film, plus léger peut-être que ceux où on aborde des problèmes plus existentiels, mais jamais moins agréable. De plus, on reconnait tout de même ce talent de manier le medium, et son petit monde bien unique osant un décor plus british aux accents américains.

Je donne 7/10 à ce cupcake !

samedi, mai 14, 2011

Caramel

Tourné à Beyrouth, au Liban, ce film sous-titré en anglais est loin d'être désagréable. On y retrouve un agréable mélange entre l'arabe et le français, aussi le film est-il financé par un fond de France et le Ministère de la culture du Liban. Il est réalisé par Nadine Labaki qui joue également dans le film le rôle intéressant de Layale. Cette réalisatrice oeuvre depuis environ 3 ans dans le milieu, touchant à la télévision, au court-métrage et enfin au long-métrage, et tout cela, sous différents rôles allant de productrice à actrice ! Caramel est sortie en 2007, et a remporté de nombreuses récompenses depuis sa sortie.

Le film Caramel met en scène 6 femmes. Leur situation diverge en tout point, sauf sur certains aspects. Ne leur parler pas d'amour, elles le vivent si différemment. Elles partagent quand même un salon d'esthétique où elles travaillent et entretiennent leur amitié commune. L'une a des enfants, l'autre a un amant, l'autre est homosexuelle... Que de différences dans un même lieu. 

La belle Layale, interprété par la réalisatrice, Nadine Labaki.
Caramel est un film composé de cadrages voyeurs. La caméra s'encre entre deux objets, deux personnes et se faufile dans l'intimité de ces femmes qui ont en elles tant de secrets. Malgré leur caractère distinct, ces personnages partagent plusieurs points communs...

Le film réside dans beaucoup de nons-dits. Ceux-ci sont pourtant criant de vérité. On nous le fait sentir par des plans silencieux où des échanges de regard témoignant de tout et de rien à la fois. Le film évolue lentement vers une certaine sagesse, débutant dans les propos multiples, les maladresses; alors qu'il se conclue sur des silences, des consentements muets, et des actions significatives. 

Les femmes sont-elles effectivement capables de s'entraider, de ne pas se dévorer la laine sur le dos? Malgré le fait que les personnages principaux sont des amies proches, les femmes qui les entourent sont source de problème, d'handicape.  Oui, parce que lorsqu'une fille se trouve un homme, elle disparait : se dévouant presque uniquement à l'amour de sa vie. Encore faut-il choisir le bon... Certaines d'entre-elles ont fait le mauvais choix. Elles subissent aujourd'hui les conséquences de ces choix. Elles ont beau penser ce qu'elles veulent des hommes, reste que les femmes sont entre elles des compétiteurs... Ce n'est pas quelque chose de flagrant dans le film, c'est plutôt en annexe à son sujet.

Caramel, titre évocateur, parle à la fois du caramel que l'on mange comme sucrerie, et d'un outils d'épilation de salon. À la fois délicieux et douloureux, le caramel est ici symbole de féminité. Cette féminité ponctuée de bonheurs et de malheurs, d'erreurs et de réussites. 

Belle réalisation sur la condition féminine, dans un endroit dans le monde où l'on garde une conception souvent fausse de ce qu'il en est réellement.

Je donne 9/10 à ce caramel encore chaud.

Vicky Cristina Barcelona

Il ne tardait plus à apparaître sur mon écran, ce film dont mon entourage me parlait depuis quelques mois déjà. Issu du coco du cher Woody Allen, apparu en 2008, Vicky Cristina Barcelona est un film qui donne envie de partir pour Barcelone ! Mais pas juste ça, non.

Vicky et Cristina sont des amis de longue date. Vicky approche du mariage, finit une thèse... tandis que Cristina ne cesse de jongler entre les occupations, ces choix d'avenir. Les deux amis quittent New York pour Barcelone et y font la rencontre d'un artiste à chemise rouge qui viendra modifier le cours de leur voyage.
Au lieu d'une photo, comme j'ai l'habitude de le faire, je préfère partager avec vous la musique de ce film en partageant la chanson Barcelona. Il s'agit d'une composition de Giulia Tellarini, Maik Alemany, Alejandro Mazzoni & Jens Neumaier, et elle est interprétée par Giulia y los Tellarini with Pablo Díaz-Reixa (as Pablo Diaz-Reixa), Xavier Tort & Jordi Llobet.






J'adore la voix off qui fait la narration du film, cette belle voix de Christopher Evan Welch. Cette voix extérieur raconte bien des choses, en addition à ce qu'on peut voir et déduire. Cette présence d'un narrateur hors diégèse fait penser à une histoire bien connue que l'on répète d'ami en ami, comme un conseil.

On y recherche le sens de la vie. Dans le cas de Woody, la vie, c'est l'amour. Les jeunes amies y explorent des situations qui enchantera une, bouleversera l'autre. Fait intéressant, en bout de ligne, elles ressortent de cette situation par leur propre décision. Non, pas de ressort du destin, pas de tragédie, juste une décision dictée par des sentiments.

C'est l'été, c'est l'Espagne, des répliques en espagnol, beaucoup de terrasse, de nourriture et de Vino... Oui, dans à peu près toutes les scènes, Vicky et Cristina ont en main une coupe de vin !

Certains ont été déçus par le film, d'autres ne savent juste pas quoi en penser. C'est un peu le cas avec les films de Woody. Dans mon expérience personnelle, il me semble que ses films laissent sur un faim. Une faim pas suffisante pour nuire à l'appréciation du film (à mon avis), mais suffisante pour laisser subsister bon nombre de questions. On se demande ce qui attends les personnages, car il me semble que leur histoire ne fait alors que commencer. Il leur crée une vie si réelle, si plausible, qu'on se demande comment s'enchaîne le reste de leur vie. Comment orienteront-ils leur décision prochaine? Auront-ils appris de cette partie de leur vie, leur reviendra-t-elle en tête. Décidément, je crois que la crédibilité ne manque pas à son univers cinématographique...

C'est un hymne à la passion, au voyage, et à la beauté !

Je donne 8/10 à ce saumon fumé.

lundi, mai 09, 2011

Edward Scissorhands

Datant de 1990, ce film du célèbre Tim Burton met en vedette le charmant Johnny Depp. Le récit surprenant se situe entre le conte de fantaisie et l'horreur. Pas besoin de vous dire que j'adore l'univers de Burton au risque de décevoir les cinéphiles qui ne voit en lui qu'un réalisateur populaire ou mainstream...

Edward est la création d'un Inventeur qui habite au sommet d'un mont dans un gigantesque manoir d'où on peut apercevoir la banlieue rose-bonbon. Malheureusement, Edward est laissé à lui-même suite au décès de son maître qui n'a même pas eu l'occasion de lui poser des mains convenables. Pris avec ses mains en ciseaux, Edward mène une vie solitaire jusqu'au jour où une charmante et généreuse représentante Avon cogne à sa porte... Voyant son état et sa situation, Peg le ramène chez elle pour lui permettre de vivre une vie "convenable".

Edward aux mains d'argent est un film adorable. Il n'est toutefois pas destiné aux fanatiques de réalisme, tel est le cas pour tous les oeuvres de Burton. On aura beau critiquer tous les passages qui se rapproche d'un modèle préconçue, plusieurs facettes du film viennent contredire et enrichir un modèle qu'on voit se répéter au cinéma.

Les symboles et les métaphores se multiplient, laissant des indices intangibles d'un univers qui en dit long.

La banlieue et l'horreur sont mis en parallèle dans un étrange contraste homogène, si vous me permettez l'expression. Il y a le monde d'Edward, juché en tout en haut dans un manoir décrépi, et il y a la banlieue colorée couleur pastel tout en bas. C'est deux petits mondes arrivent tout de même à se compléter dans l'histoire : il y a pas que du blanc ou du noir dans la vie. 

Edward est un marginal, incapable de faire partie de cette vie à laquelle la plupart des êtres prennent part. Il réussit pourtant bien au départ, à ma grande surprise. Je le croyais dès le départ victime de mépris, pourtant il devient un élément fascinant pour la vie de quartier. Par contre, les choses ne tardent pas à tourner au vinaigre. Edward est autre chose, quelque chose de plus innocent et de peut-être trop fragile, un artiste? 

L'amour qui se développe entre Edward et Kim est un peu surprenante, car inexplicable. C'est un amour auquel on tarde à donner des mots, des gestes et une histoire. Toutefois, elle prend finalement forme tel celle du conte fantastique où l'amour est la seule à persister à donner vie à une histoire qui tend vers l'oubli... 

Mémorable film qui parle directement d'une phénomène de société, abordant tant de clichés que d'exceptions. 

Je donne 9/10 à ce panini thon-olive !

jeudi, mai 05, 2011

Amadeus

J'ai trouvé le temps de visionner un film pendant mon voyage à Québec, chez Kate. Amadeus est un film de Milos Forman, réalisateur Tchécoslovaque datant de 1984. Hé oui, le réalisateur d'un de mes films sur ma liste À voir dans la section classique, c'est-à-dire Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975). Ce réalisateur est toujours actif. Sur imdb, on annonce la pré-production en cours du film The Ghost of Munich prévu pour 2012. 

Amadeus raconte l'histoire du grand compositeur Wolfgang Amadeus Mozart par le biais de Antonio Salieri, un de ses contemporains italiens actif à Viennes. Celui-ci est épris d'abord d'une grande admiration pour cet enfant prodige, toutefois, elle se transforme rapidement en jalousie et en haine. Salieri tend peu à peu vers la folie alors qu'il élabore des stratagèmes diaboliques pour détruire la vie d'un homme indéniablement talentueux. 

Je ne m'imaginais pas ce genre de film. Je voyais autre chose. La pochette me renvoyais à un imaginaire puissant et abstrait. Pourtant, le film est d'abord est avant tout sous l'influence de la biographie. Les références historiques, les dates, les débuts, la fin; tous ses éléments nécessaires pour reconstituer l'histoire de ces deux êtres sont apportés de façon intelligente par le biais du flashbacks. Le film débute alors qu'un "Homme de Dieu" se présente à la maison des fous à la rencontre de Salieri. L'histoire est alors narré par ce personnage curieux et déséquilibré, un Salieri âgé et sénile. 

Le plus étrange, c'est qu'on devrait porté au personnage de Salieri une haine grandissante pour les actes qu'il a commis. Toutefois, ce personnage porte une humanité qui trahit sa méchanceté. On a du mal à ne pas comprendre ce qu'il a commis quand on voit devant nous l'évidence de l'inévitable destin tragique de Mozart, si frivole et insouciant. Il est troublant de se surprendre à se répéter que le pauvre Salieri voyait son empire se faire assaillir par le talent de l'enfant prodige... 

La distribution est convaincante, magnifique et attachante. Les lieux sont sombres et les ambiances sont grivoises même dans le luxe. On voit en Mozart son talent, sa jeunesse et son désir d'approfondir. On en découvre également davantage sur le milieu musical de l'époque, son fonctionnement, ses règles et normes.

On fait également souvent intrusion dans la vie de Mozart, dans sa famille, ses comportements, ses habitudes les plus mauvaises. On ne peint pas un personnage parfait, c'est ce qui est admirable, puisque malgré tout on lui voue beaucoup d'attachement. Ce n'est toutefois pas le cas pour le personnage de sa femme, Constanze, ni pour Salieri. Car, même si Salieri ne m'est pas apparu comme totalement détestable, grâce à cet humanisme que j'ai évoqué. On le comprend bien, on sait son esprit taillé dans la religion la plus complète. Il s'est voué tout une vie à se tenir droit sous les yeux de son Dieu bienveillant, mais voilà qu'il voit sa vie, son modèle religieux par excellence, se détruire à l'arrivé d'un jeune homme rebelle doté d'un talent qu'il jalouse... 

Il s'agit donc d'abord et avant tout, à mes yeux, d'une importante manifestation du pouvoir religieux de l'époque et la société qui s'y est forgée. Dans Amadeus, le destin se forge dans la main des autres, de ceux qui sont puissants dévoilant une raison qui n'est, au fond, pas si raisonnable...

De quoi donner le goût de se taper le film sur Ludwig Van Beethoven...

La trame sonore est magique et, bien sûre, essentiellement issu du répertoire de Mozart !

Je donne 8/10 à ces pâtes parma rosa.