Mon troisième film du mois ! J'en reviens pas, est-ce possible? Je me demande comment j'ai fait. Aurais-je oublié de commenter un film que j'ai vu? J'en doute. Mais voilà, j'en ai un là. Le charme discret de la bourgeoisie (1972) est un film de Luis Bunuel, réalisateur espagnol reconnue pour sa participation au mouvement Dada entre autre, et également pour sa collaboration avec Dàli pour Un chien Andalou, court-métrage surréaliste de 1928.
Le Charme discret de la Bourgeoisie est un film mettant en scène des amis bourgeois. Il s'agit de leur quotidien banal, agrémenter de rêves, d'évènements surprenants, et de paradoxes dignes du surréalisme.
On ne peut apprécier ce genre de film sans d'abord connaître en quoi consiste de surréalisme. On ne peut s'asseoir devant ce film et oublier la vie, puisqu'il le rappelle sans cesse par sa critique. Il s'agit clairement d'une critique de cette bourgeoisie qui, malgré son appartenance, n'échappe pas à la cruauté de la vie, de la guerre, du mensonge...
Les personnages ne sont ni détestables ni adorables. Tout ce qui se déroule est tellement incongrue, que tout ce qui subsiste, ce sont nos émotions, nos sensations.
Il y a plusieurs moments sanglants et violents, mais la peur reste de côté, camouflé par la surprise ou l'incompréhension. Le récit est ponctué de rêves, de rêves dans des rêves où les évènements s'évanouissent pour ensuite renaître sous une autre forme.
On reconnait au film des éléments qui se rattache directement avec son réalisateur, Luis Bunuel. Celui-ci avait d'abord une fascination pour les insectes, qui font une, deux, trois apparitions remarquées. Il avait également une relation particulière avec sa mère qu'il adorait, ainsi qu'une relation distante avec le père. Bunuel, tel que le témoigne son film, exécrait la religion (le pape), le mensonge, et toutes les manifestations de la cruauté de l'humanité.
Faute de temps, je ne me suis pas appliqué à analyser en profondeur le film. Il y a là beaucoup à faire, toujours en lien avec son réalisateur entre autre. Le film nous donne beaucoup de matériels, beaucoup de curiosités à la fois dénuées de sens, mais également porteuses de quelques choses.
Une scène particulière revient à plusieurs reprises : nos couples de bourgeois marchent dans un rue de campagne, entourée par de vaste champ où seul le bruit de leur pas retenti. Est-ce un témoignage de leur égocentrisme? Un témoignage de leur position par rapport au reste du monde, à l'écart. Où cela peut-il seulement démontrer que ces êtres passent leur vie à développer des idées, alors qu'ils sont en fait toujours "dans le champs" ?
Libre à nous d'interpréter ce film, c'est là une des beautés du surréalisme. Le genre de film qui nous donne envie d'en savoir plus, d'avancer, de découvrir.
Fascinant.
Je donne 7/10 à ce yogourt moka !